Christian Bale

Révélé à 13 ans par Steven Spielberg, Christian Bale s'est forgé une carrière aux rôles forts, abordant tous les genres, dont la consécration est arrivée avec le costume de Batman. De Malick à Nolan en passant par Mangold et Herzog, il se construit maintenant une filmographie de luxe et fait de sa présence un gage de qualité.

AMERICAN IDOL

C'est en effet depuis 1987 que l'on connaît son visage et que l'on suit sa carrière. Il faut dire que sa performance dans Empire du soleil (Steven Spielberg, 1987) était pour le moins impressionnante et fut à juste titre multi-récompensée. Mais ce n'était pas là les véritables débuts de Christian Bale, qui tournait dès 9 ans, une fois son Angleterre natale quittée pour la Californie, un spot télé pour des céréales Pac-Man, puis monta sur scène à 10 ans avec Rowan Atkison (futur Mr. Bean). Rien d'extraordinaire, quand on sait que sa mère est danseuse, son grand-oncle acteur, l'un de ses grands-pères comique et l'autre doublure de John Wayne; Bale est un enfant de la balle. Il cumule aussi les talents: doué pour reproduire n'importe quel accent, c'est également un sportif accompli (surf, snowboard, cyclisme, natation…) et un danseur et chanteur émérite, comme le prouvent la comédie musicale culte Newsies et le film Swing Kids. Il n'hésite pas non plus à travailler et à modeler son corps: il acquiert un corps parfait par la musculation pour American Psycho, apprend à maîtriser les arts martiaux pour Equilibrium, perd 28 kilos pour The Machinist puis se refait une santé pour incarner Batman. Pour le film de Werner Herzog, Rescue Dawn, il reperd de nouveau beaucoup de poids pour devenir un prisonnier de guerre au Vietnam, alors que le costume du justicier de Gotham City l'attendait ensuite en pleine forme pour un second volet.

AU BALE MASQUE

Après des mois d'interrogation, c'est en effet lui qui fut choisi pour incarner le milliardaire justicier Bruce Wayne dans Batman Begins, de Christopher Nolan (Memento). Sa stature d'athlète (1m88, plaques de chocolat apparentes), sa belle gueule, sa voix grave et, bien sûr, son talent d'acteur, tout est réuni pour en faire un Batman parfait. De plus, si ce n'est quelques exceptions (Les Quatre Filles du Docteur March ou les shakespeariens Henry V et Songe d'une nuit d'été), Bale oeuvre surtout dans des films à la tension palpable : Swing Kids, Portrait de femme, Velvet Goldmine, American Psycho - remplaçant Leonardo DiCaprio, il fut néanmoins un Patrick Bateman saisissant dans cette adaptation ratée -, Equilibrium, The Machinist, Bad Times et maintenant Terminator Renaissance… Bale surprend agréablement en homme chauve-souris grâce à un savant dosage d'action et d'introspection, mélange qui lui réussit déjà dans Equilibrium et Le Règne du feu. En 2005, il change de registre et devient un gentleman farmer doux et amoureux pour Le Nouveau Monde de Terrence Malick, aux côtés de Colin Farrell, et participe ainsi pour la seconde fois à l'histoire de Pocahontas: en effet il prêta sa voix au très mauvais dessin animé Disney du même nom. Deux duels mémorables l'attendent ensuite : dans Le Prestige, il fait face au magicien Hugh Jackman sous la caméra de Christopher Nolan, réalisateur de Batman Begins; il affronte ensuite, autant psychologiquement que physiquement, Russell Crowe dans le remake du western 3h10 pour Yuma. Mais c'est dans The Dark Knight, toujours de Nolan, qu'il trouvera son face à face le plus mémorable, tandis qu'il rendosse la cape du justicier, que Heath Ledger triomphe en Joker et qu'Aaron Eckhart lui vole presque la vedette. Presque... S'habituant aux figures emblématiques et aux rôles de sauveur, il incarne à présent le légendaire John Connor, chef de la résistance, dans Terminator Renaissance - un rôle qu'il avait refusé avant d'accepter et de faire étoffer son rôle, rendant par-là même le film bancal - et tentera d'arrêter John Dillinger (Johnny Depp) dans le Public Enemies de Michael Mann (sortie le 8 juillet).