Machinist (The)
États-Unis, 2004
De Brad Anderson
Scénario : Scott Kosar
Avec : Christian Bale, Michael Ironside, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon, John Sharian
Durée : 1h42
Sortie : 19/01/2005
Ouvrier dans une usine, Trevor Reznik n’a pas dormi depuis un an. Maigrissant de jour en jour, ne parvenant pas à trouver le sommeil, n’ayant aucun ami, il partage sa vie entre la cafétéria de l’aéroport et son travail. Un soir, il découvre un message étrange sur la porte de son frigo.
MANGE MON FILS, MANGE
La schizophrénie (tuons dans l’œuf un suspense qui, de toute façon, n’existe plus au bout de cinq minutes) a cela de bon qu’elle permet de faire passer tout et n’importe quoi. Final twist "renversant", personnages troublants à l’existence improbable, atmosphère ombrée et angoissante faisant douter de la santé mentale du héros, post-it au sens énigmatique collés sur le frigo, tout y est, il ne manque rien à ce qui devient un genre en soi depuis la sortie de Fight Club. Ainsi, le film accumule les détails plus lourdement amenés les uns que les autres, s’attarde sur des personnages qui ne servent à rien, s’attache complaisament à filmer les os à vif d’un Christian Bale décharné, et n’évolue qu’artificiellement sur un canevas éventé dès la seconde scène. De mystère, il n’en est donc que peu question, et il faut tout le talent des acteurs de second rôle pour donner un sens au film. Si John Sharian est catastrophique en sosie de Morpheus, Jennifer Jason Leigh a la fragilité nécessaire dans le regard pour donner un certain souffle à son personnage. Aitana Sanchez-Gijon ne sert pas à grand chose, pas plus que Michael Ironside, mais il y a un plaisir évident à les retrouver dans ce film et on sent que le cinéaste s’en est donné à cœur joie, notamment pour le rôle confié à l’acteur (prémices de Starship Troopers?). Au milieu de tout ça, il y a l’attraction Barnum du film, celle autour de laquelle se fera tout le battage médiatique: les 28 kilos perdus pour le rôle par un Christian Bale méconnaissable, qui aurait sa place dans un film de Tod Browning. Devant cette belle déception, on serait tenté de dire… "28 kilos, et alors?".