Terminator Renaissance
Terminator Salvation
États-Unis, 2009
De McG
Scénario : John Brancato, Michael Ferris
Avec : Christian Bale, Moon Bloodgood, - Common, Bryce Dallas Howard, Michael Ironside, Sam Worthington, Anton Yelchin
Photo : Shane Hurlbut
Musique : Danny Elfman
Durée : 1h48
Sortie : 03/06/2009
En 2018, après l'apocalypse qui a vu s'affronter les hommes et les robots, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l'apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s'être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s'il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l'assaut final, Connor et Marcus s'engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l'annihilation programmée de l'humanité tout entière...
ARGENT FACILE
La présence au scénario, même non créditée, de Jonathan Nolan et Paul Haggis (qui ont respectivement œuvré sur The Dark Knight et Casino Royale, deux préquelles d’exception) semble paradoxalement avoir fait plus de mal que de bien à ce projet hybride. Cet épisode à la fois "4" et "zéro" de la saga Terminator, qui raconte les prémices de la guerre contre Skynet et des prochains départs dans le passé à l’origine du premier film, est en effet tiraillé entre deux histoires. A l’origine écrit par John Brancato et Michael Ferris, le duo derrière Catwoman et le contrasté Terminator 3, le récit avait pour héros le mystérieux Marcus Wright - incarné avec beaucoup d’intensité australienne par le jeune Sam Worthington -, un rescapé des couloirs de la mort sur lequel Skynet semble avoir expérimenté… Ces pérégrinations à travers le monde "post-apo" et ses interrogations sur sa propre nature, au demeurant plutôt réussies, sont encore dans le film, mais désormais en alternance avec les aventures de John Connor, dont la présence scénaristique a été artificiellement boostée par Nolan lorsque Christian Bale est venu sur le projet. En résulte un film en deux temps, mal fichu dans sa construction, qui alterne des séquences assez inspirées avec des passages obligés, le plus souvent amenés n’importe comment. Le syndrome "préquelle" a frappé : rien n’arrivera à John Connor, rien n’arrivera à Kyle Reese… Au final, on pourrait être méchant et dire que le film ne sert à rien : on en sait guère plus à la fin qu’on en sait au début, et Connor reste le sauveur de l’humanité… tout simplement parce qu’on nous l’a dit et seriné depuis trois films.
TERMINATOR SIECLE DES LUMIERES
Étrangement, cet épisode bancal trouve ses plus belles réussites du fait de McG. Le responsable de Charlie’s Angels se consacre à faire vivre ce T4 avec plus encore que de l’application geek ; l’ex-clippeur se révèle par moments sincèrement inspiré. En se réclamant de La Route de Cormac McCarthy, qui pour une fois s’avère être plus qu’une caution intello mais vraisemblablement une authentique source d’inspiration, il met en scène un monde désolé, austère, silencieux, bien loin des ruines illuminées au laser vues dans les films de Cameron et Mostow. Ses scènes d’action, particulièrement bourrines, sont spectaculaires tout en restant sèches, mises en scène avec une spontanéité savamment pré-visualisée. On pouvait s’attendre à moins noble venant du clinquant McG… Pour ce qui est du quota de références geek et des jetages de ponts au sein de la saga, le film se révèle à la fois totalement gratuit et particulièrement jouissif. Après des T-600 au visage de caoutchouc et des harvesters de trente mètres de haut, l’apparition d’un Arnold Schwarzenegger mi-homme, mi-pixel, arrive comme un délicieux cheveu sur la soupe, climax geekissime dans une longue série de clins d’œil et de délires robotiques.