Ridley Scott

Ridley Scott
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Réalisateur, Scénario
Royaume-Uni

Petit génie de la pub dans les années 1970, Ridley Scott est devenu en l’espace de trois films l’une des valeurs les plus sûres du cinéma américain. Les Duellistes, Alien, Blade Runner. Trois chefs-d’œuvre intemporels, trois films qui renouvellent totalement le genre dans lequel ils évoluent. Et un triomphe international pour le deuxième film, l’un des plus gros succès de l’année 1979. Monument de terreur, Alien reste toujours vingt-cinq ans après sa réalisation au podium des plus grands films d’épouvante de l’Histoire.

Après avoir bouleversé le monde de la science-fiction avec l’inestimable Blade Runner, incroyable réflexion sur l’intelligence artificielle, sur l’âme humaine, sur la vie, sur l’amour, dans lequel Harrison Ford se révèle bouleversant, Ridley Scott connaît une chute sévère, tant qualitative que financière, avec ses films suivants. Legend, malgré ses qualités visuelles évidentes, se plante au box-office, notamment à cause d’un scénario pétrifiant de naïveté. Traquée, avec l’oubliée Mimi Rogers, fait à peine mieux. Quant à Black rain, remake au présent de Blade Runner, si tout le monde loue les qualités esthétiques du métrage, personne ne cache sa déception quant à la simplicité de l’intrigue.

Scott retrouve quelque peu le sourire avec le sympathique et contestataire Thelma et Louise, qui appuie gentiment la cause féminine et qui, sans être un triomphe, trouve ses marques au box-office et dans le cœur de la presse. Encore aujourd’hui, il s’agit de l’un des films les plus aimés du cinéaste. La chevauchée sauvage de ces deux femmes déçues par la vie bouleverse les spectateurs du monde entier, qui oublient facilement la banalité du propos. Scott apparaît comme un faiseur plutôt talentueux, mais dont la réussite dépend plutôt de la qualité des scripts fournis. En tant que tel, il se perd dans l’entreprise gigantesque et incroyablement déficitaire de 1492 – Christophe Colomb, avec notre Depardieu national, déjà abonné aux tics de son double obscur Dipardiou. Le film n’est qu’une succession de scènes dans lesquelles l’acteur se contente de lever les bras au ciel. La qualité esthétique, qu’on ne pouvait nier dans les précédents films du cinéaste, devient ici entièrement toc, cherchant plus son inspiration du côté de la pub que de celui de l’épopée historique. D’où l’impression gênante que Scott cherche systématiquement dans ce film à nous vendre quelque chose.

Lame de fond est un plantage au box office, mais selon certains, l’un des films les plus personnels du cinéaste. Si ce propos est discutable, il est en revanche indiscutable que Gi Jane, avec l’invraisemblable et masculinisée Demi Moore, est un nanar bien gras. Surfant systématiquement sur la vague du ridicule dans ce film, Scott ne peut s’empêcher de faire un petit plongeon à chaque scène, le summum de la bêtise étant atteint avec la phrase culte, récitée par l’actrice qui y croit : "suce ma bite!". Le film fait aujourd’hui les beaux jours du site nanarland.com.

Au creux de la vague, Scott ne laisse plus aucun espoir à ses admirateurs, qui se font de moins en moins nombreux. Ceux ci n’attendent plus rien de celui qu’ils ont tant aimé par le passé, l’époque bénie des Alien et Blade Runner semblant définitivement derrière eux. Pourtant, le cinéaste s’attèle à un projet plutôt surprenant, celui de l’adaptation d’un scénario assez peu commun, Gladiator. Dernier bastion d’un genre mort depuis trente ans, le péplum, le film divise. Certains lui reprochent son côté brouillon et banal, d’autres louent l’ambition retrouvée de Scott de recommencer à travailler un genre de l’intérieur pour en extraire un bon film. Le film est un incroyable triomphe au box-office, l’un des plus grands succès de l’année 2000. Le cinéaste, qui sent le vent en poupe, en profite pour sauter sur la suite de l’un des films les plus indiscutablement bons de cette décennie, Le Silence des agneaux. Lorsque Scott s’attèle à la réalisation de Hannibal, les fans prennent peur. Scott est-il l’homme de la situation? Apparemment non, peut-on constater devant l’incroyable ratage du produit final, qui oscille entre la documentaire touristique sur Florence, et le grand guignol.

De nouveau dans les petits papiers des producteurs après ce succès, Scott signe pour la mise en scène d’un film de guerre produit par Brukheimer. Scott travaillant de nouveau un genre de l’intérieur? Oooh… Scott travaillant pour cette insulte au 7ème art que constitue le producteur? Aaah… Le cinéaste accepterait-il l’étiquette que porte son frère Tony (réalisateur de Top Gun) depuis quelques années? Celui d’un cinéaste à l’esthétique flashy et sans intérêt, mais aux films pas forcément désagréables tant ils paraissent décomplexés. Non bien sûr. Puisque Ridley Scott revient sur le devant de la scène avec

par Anthony Sitruk

En savoir plus

2001 La Chute du faucon noir 2001 Hannibal 2000 Gladiator 1997 A armes égales 1996 Lame de fond 1992 1492: Christophe Colomb 1991 Thelma & Louise 1989 Black Rain 1987 Traquée 1985 Legend 1982 Blade Runner 1979 Alien 1977 Les Duellistes

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