American Gangster

American Gangster
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
American Gangster
États-Unis, 2007
De Ridley Scott
Scénario : Steven Zaillian d'après d'après l'oeuvre de Mark Jacobson
Avec : Armand Assante, Josh Brolin, - Common, Russell Crowe, Chiwetel Ejiofor, Idris Elba, Cuba Gooding Jr., Carla Gugino, Ted Levine, Joe Morton, Lymari Nadal, John Ortiz, Denzel Washington
Photo : Harris Savides
Musique : Marc Streitenfeld
Durée : 2h37
Sortie : 14/11/2007
Note FilmDeCulte : *****-
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster
  • American Gangster

Dans l’Amérique des années 70, ascension et chute de Frank Lucas, le Parrain noir de Harlem.

American Gangster - Bande annonceenvoyé par Paramount_Pictures_France

SUPERFLY RETURNS

Avec Ridley Scott, c’est un jour oui, un jour non. Au sinistre Hannibal avait succédé le brillant La Chute du Faucon noir. Au pénible Les Associés, Kingdom of Heaven. Et après l’insulte Une grande année, Scott revient en grande forme avec cet American Gangster d’une délicieuse efficacité. Le projet s’inspire d’un article de Marc Jacobson, The Return of Superfly, consacré à l’histoire vraie de Frank Lucas, le premier Parrain noir de New York. Le film commence en 1968: son mentor, Bumpy Johnson, vient de mourir, et le jeune Lucas reprend discrètement la suite des affaires. Après un voyage en Asie du sud-est, Lucas a l’idée qui va le transformer en kingpin du milieu. Son plan, d’un cynisme absolu, est brillant: Lucas importe discrètement son héroïne dans les cercueils à double fond des soldats morts au Vietnam. La marchandise, deux fois plus pure que celle du marché, est revendue dans les rues à un prix défiant toute concurrence.

MY MAN

C’est un Denzel Washington magnétique qui campe Frank Lucas. Dans un rôle qui possède les mêmes qualités qui lui avaient valu son Oscar pour Training Day, l’acteur créé un personnage attachant, dangereux et charismatique. Lorsque ses menaces à l’égard de ses rivaux cèdent brutalement la place à un large sourire accompagné d’un « My man… » rassurant, Washington fait un grand écart glaçant dont lui seul est capable. Son Frank Lucas veut le meilleur pour les siens mais, en construisant son empire, il renie ses principes. En supprimant les intermédiaires entre l’achat de la drogue et sa mise sur le marché, Lucas met en œuvre avec machiavélisme ce que son mentor Bumpy déplorait juste avant de mourir (la fin des petits commerces, la grande distribution écrasant tout sur son passage). Face à Lucas, Richie Roberts. Russell Crowe interprète ce flic trop intègre (il devient un paria chez les policiers pour n’avoir pas empoché sa part sur un butin d’un million de dollars) qui remonte petit à petit la piste de cette héroïne d’un genre nouveau. Dans un parallélisme qui fonctionne étonnamment malgré tout ce qu’il a d’écrit, Frank Lucas est un criminel mais un family man total, alors que Roberts, aussi intègre soit-il, trompe sa femme et n’arrive pas à sauver la barque de son mariage.

NOIR ET BLANC

L’affiche du film, superbe, résume ce dispositif: deux personnages que tout oppose mais qui restent complémentaires. Steven Zaillian affirme avoir écrit deux scénarios: l’un du point de vue de Lucas, l’autre de Roberts, et les a ensuite confrontés. C’est l’affrontement en creux entre les deux hommes, mené assez brillamment par le montage de Pietro Scalia, qui fait le sel du film. Ils ne font que se croiser brièvement avant le dernier tiers du métrage, un poil précipité, qui les voit collaborer rapidement à la manière d’un Arrête-moi si tu peux, version glauque. Derrière les deux mastodontes, une belle galerie de seconds rôles: Josh Brolin, Chiwetel Ejiofor, Ted Levine… Ils viennent peupler ce Harlem des seventies dont Scott le démiurge, le créateur d’univers, fait une description touffue et prenante, et que Harris Savides filme dans un 1.85 terne et tranchant. A l’ombre des géants, Coppola, Scorsese, DePalma, American Gangster est une réussite humble, un film compétent et soigné. Il en va de même pour Frank Lucas: la grandeur était là, à portée de main.

par Liam Engle

En savoir plus

Quelques liens :

Partenaires