Salma Hayek

Salma Hayek
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Actrice
Mexique

Petite bombe à l’énergie concentrée, Salma Hayek fait exploser les obstacles et gravit les échelons avec une pugnacité qui fait oublier sa petite taille (1m57 toute mouillée). "Regardez comme je suis petite…je ne peux même pas jouer l’illusion que je suis grande". Avec son incarnation de Frida dans le film éponyme, on va finir par ne plus la croire.

ONCE UPON A TIME IN MEXICO

En 1966, Dolores Del Rio, star mexicaine et internationale, voit pointer le crépuscule de sa faramineuse carrière. Pendant ce temps-là, à Veracruz (Coatzacoalcos plus précisément), naît la petite Salma Hayek-Jimenez, d’un père de sang libanais et jordanien et d’une mère mexicaine. Très tôt les bredouillements de bébé Salma deviennent intelligibles et ses "j’aime la gym" retentissent hors de son berceau. Hayek s’engageant dans une carrière de roulades? Devant le peu d’enthousiasme de ses parents, Salma se décourage et cherche sa voie, avant de faire sa valise: direction Mexico. Les néons du gymnase font place aux projecteurs des plateaux: Hayek veut jouer et les soap operas mexicains lui tendent les bras. Un Nuevo Amanacer puis surtout Teresa (dont elle tient le rôle titre) lui permettent d’acquérir une notoriété certaine. Elle obtient son premier (petit) rôle au cinéma de l’autre côté de la frontière avec Mi Vida Loca, un film sur les gangs latinos de L.A.. En 1995 elle tourne son deuxième film avec le mexicain El Callejon de los milagros. Le film est nommé vingt-deux fois aux Ariel Awards (les Oscars mexicains), obtient 11 prix mais Salma se contente d’une nomination.

Il s’agit peut être là du déclic de sa carrière. Hayek enchaîne avec son premier rôle important dans une production américaine: elle sera la Carolina de Desperado (réalisé par Robert Rodriguez) et formera un couple chaud brûlant avec Antonio Banderas. Le film est un succès et, honneur parmi les honneurs, Hayek est nommée conjointement avec Banderas pour le MTV Award du meilleur baiser. Elle participe dans la foulée à Four Rooms, là encore avec son comparse Robert Rodriguez mais également avec un certain Quentin Tarantino au générique. Mieux vaut oublier sa participation au sinistrement risible Fair Game pour se concentrer sur Une Nuit en enfer. Hayek y est Santanico Pandemonium, une surprenante danseuse habillée d’un boa, aux seins généreux et à la sensualité si brûlante qu’elle n’a même pas besoin de se déshabiller pour enflammer ses spectateurs.

RECULER POUR MIEUX SAUTER

Les années se suivent et se font moins joyeuses pour Salma. La belle a beau être polyvalente (elle parle Anglais, Arabe, Espagnol et Portugais), peut obtenir de jolis contrats cosmétiques (Revlon en l’occurrence), sa carrière se perd dans les betteraves: Liens d’acier, Coup de foudre et conséquences ou encore Breaking Up. Même sa participation à l’un des projets chauds de 98, à savoir Studio 54, qui devait retracer les grandes heures nocturnes du club new-yorkais, retombe comme un soufflé à l’image du film, plus ou moins ignoré. S’ensuit un certain retour aux sources: une petite participation à The Faculty de son ami Rodriguez, un tournage au Mexique avec Pas de lettre pour le colonel. Wild Wild West apparaît presque comme une incartade inattendue puisque sa carrière prend un nouveau tournant.

En 2000, Hayek se loge dans l’un des quarts d’écran du Timecode expérimental de Mike Figgis, avant de rempiler en 2001 pour Hotel. Elle fait également une petite apparition dans le Traffic de Soderbergh. Pendant ce temps, la vague latino déferle et avec elle Jennifer Lopez. Alors que Hayek flirte avec le has been et devient fournisseuse de tacos pour les sales gosses de South Park, le projet auquel elle tient depuis des années (porter à l’écran la vie de la Mexicaine Frida Kahlo) voit finalement le jour, après de nombreuses errances et des marraines diverses (telles J-Lo justement ou encore Madonna). Hayek est la seule à ne pas avoir lâché le morceau, a finalement produit le film tandis que son illustre compagnon, Edward Norton, est allé renifler le scénario. Le parcours acharné s’est vu récompenser par une nomination à l’Oscar de meilleure actrice (tandis que le cochon acharné lui, a enfin droit à des portions de chair plus conséquentes lors des coucheries de ladite Frida). Salma Hayek ne semble pourtant pas décidée à s’arrêter après ce qui constitue probablement le rôle de sa vie. Il était une fois au Mexique, suite de Desperado, signe ses retrouvailles avec Robert Rodriguez, The Maldonado Miracle est sa première mise en scène (pour la télévision) et Murphy’s Law, co-écrit par son frère, la mettra en scène dans le rôle titre ces prochains mois. Petite Salma devient toute grande.

par Mathieu Masseboeuf

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