Sharon Stone

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Actrice
États-Unis
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Sa mère a dit d’elle : "Elle était à peine née que déjà elle prenait la pose… comme si les lampes de la salle d’accouchement étaient des flashs d’appareils photo." Un QI de 154 et une carrière emplie de choix désastreux plus tard, elle est aujourd’hui l’une des stars les plus glamours de l’histoire du cinéma. Mais qu’est-ce qui fait courir Sharon Stone?

UNE BLONDE EN CAVALE

Tout commence en mars 1958 à Meadville, Pennsylvanie, 13000 habitants et beaucoup d’ennui au compteur. Papa est ouvrier peintre, maman comptable et ambassadrice Avon, et tous deux sont amers de passer à côté du rêve américain. Délaissant les jeux naïfs de ses camarades d’école, Sharon arbore vite une attitude adulte et asociale pour se démarquer de la masse. Elle brûle les étapes de la scolarité, se forgeant au passage une solide culture littéraire et entre à l’Université d’Edinboro à 15 ans, où elle étudie de conserve l’écriture et les Beaux-Arts. Mais la belle plante a des complexes: son corps n’est à ses yeux jamais beau, gracieux ni élégant. Son oncle l’inscrit alors à un concours de beauté local, qu’elle perd, avant d’en gagner un suivant, plus important. Son entourage la pousse à persévérer et elle quitte le bled en 1977, pour emménager dans le New Jersey. En moins d’une semaine, elle décroche son premier contrat dans la prestigieuse agence de mannequins Ford, à New York. S’ensuit une virée en Europe, avec une carrière publicitaire (Maybelline, Burger King entre autres) qui laisse Sharon sur sa faim: elle sera actrice. Un billet de retour pour New York plus tard, les castings s’accumulent. Coup de chance, son premier rôle (non crédité) dans Stardust Memories (1980) de Woody Allen est une apparition fugitive mais mémorable – au point que Lelouch la réclame pour un guest dans la suite d’Un Homme et une femme. Changement de décor pour l’opus suivant, La Ferme de la Terreur, un Wes Craven qui rapporte trois fois sa mise initiale. Le reste des années 80 se décline comme un long troupeau de vaches maigres, si l’on excepte son rôle de blonde permanentée et insupportable aux côtés de Richard Chamberlain, dans le remake des Mines du roi Salomon et sa suite, Allan Quatermain et la Cité de l’Or perdu.

UNE ETOILEE EST NEE

Prête à abandonner, Sharon accepte alors de tourner dans Total Recall, véhicule pour Schwarzenegger réalisé par Paul Verhoeven en 1990. En jouant la femme aérobiquée de l’ex Mr Univers et en posant simultanément pour Playboy, sa notoriété grandit sans qu’elle en tire profit. C’est bien là son problème: un mélange d’angoisse et d’égotisme souverain la font s’attarder dans de multiples nanars. En 1992, au chômage technique, tous ses espoirs reposent désormais sur le rôle de Catherine Tramell, blonde bisexuelle post-hitchcockienne, qui combine corps de déesse et esprit méphistophélique. Scandale absolu, bombe érotique, Basic Instinct, grâce à un seul croisé-décroisé de gambettes, est la pierre blanche qui fait passer Sharon Stone de gorgeous blonde à sex-symbol interplanétaire. Comme elle le dit elle-même : "Je suis née à Cannes". En un soir, elle devient la star de tous les fantasmes, comme en leur temps Mae West ou Marilyn Monroe. Mais entre star médiatique et star de cinéma, il y a comme une nuance… En effet, la pataugeade reprend, comme si aucune leçon du passé n’avait servi. Sliver, Intersection, L’Expert se succèdent, avec certes des casts plus glamour, mais la critique et le box-office font la tronche. Chez Sam Raimi, dans le western Mort ou vif qu’elle produit, elle fait merveille en cow-girl couillue et transpirante. Tout le monde croit alors à une résurrection – mieux, à une accession définitive au panthéon avec Casino (1995), où Scorsese la sublime en croqueuse de diams aux mœurs légères. Sa descente aux enfers, magistralement interprétée, lui vaut un Golden Globe et même une nomination aux Oscars. Profitant de cette accalmie, Sharon se mue en icône glamour inaccessible, qui rappelle le vieux Hollywood et lui permet surtout de faire oublier Dernière Danse, Diabolique (remake bizarroïde du Clouzot) ou encore Sphère, audacieux film de SF mais trop ennuyeux pour le public visé.

LA VIE DE CHATEAU

La fin des années 90, si l’on excepte Les Puissants, porté par les critiques de l’époque, est un voluptueux marasme où l’on retrouve Simpatico, Gloria, pathétique reprise de Cassavetes, et Une Blonde en cavale. Peu importe, Sharon joue désormais dans une autre cour, où elle se croit reine du monde, quitte à payer des montres Tiffany à cinq mille dollars à chacun des votants des Golden Globes afin de lui assurer une nomination pour La Muse, gentillette comédie qui tourne au défilé de mode Vera Wang. Experte manipulatrice lorsqu’il s’agit de son image publique ("C’est mon boulot de devenir heureuse dès qu’une caméra se pointe vers moi"), sa carrière peut bien partir à vau-l’eau, on l’admire quand elle exhorte, avec une authentique sincérité, des convives en gala de charité à cracher des liasses de dollars pour la lutte contre le Sida aux côtés de Liz Taylor, l’un de ses modèles de toujours. Activiste pro-gay et pro-avortement, elle investit son énergie sans compter. Une rupture d’anévrisme en septembre 2001 ne la laisse au tapis que quelques mois avant qu’elle ne revienne sous les spotlights, plus sublime que jamais. Ses dernières apparitions dans Cold Creek Manor et Catwoman, affreuse chose où elle surnage tant bien que mal grâce à un chef-op aux petits oignons, ne laissent pas présager d’une éclaircie dans ses choix, malgré un rôle poignant dans le Broken Flowers de Jim Jarmusch l’année dernière. Preuve en est, ce que tout le monde pensait impensable, la suite de Basic Instinct, déjà raillé partout avant même sa sortie. Plus de sexe, de manigances et de coups de théâtre: la surenchère est décidément le mot d’ordre de celle qui a juré, depuis Meadville, que rien, mais rien, ne l’arrêterait.

par Grégory Bringand-Dedrumel

En savoir plus

1980 Stardust Memories 1981 La Ferme de la Terreur 1985 Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon 1987 Allan Quatermain et la Cité de l’Or perdu 1990 Total Recall 1992 Basic Instinct 1993 Sliver 1994 Mort ou Vif 1995 Casino 1996 Diabolique 1998 Sphere 1998 Les Puissants 1998 Fourmiz 1999 La Muse 2003 Catwoman 2005 Broken Flowers 2005 Basic Instinct 2

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