Ocean's Eleven
Ocean's Eleven
États-Unis, 2001
De Steven Soderbergh
Scénario : Ted Griffin
Avec : George Clooney, Matt Damon, Andy Garcia, Elliott Gould, Brad Pitt, Julia Roberts
Durée : 1h56
Sortie : 06/02/2002
Danny Ocean sort de prison et entame immédiatement le recrutement d'une équipe de spécialistes visant à braquer 3 casinos en une nuit...
THERE HAVING SO MUCH FUN IT 'S ILLEGAL
Ce slogan, figurant sur l'une des affiches du film, résume tout le projet Ocean's Eleven et le film en lui-même. Oubliée l'étude de mœurs de Sexe, mensonges et vidéo, adieu le caractère social d'Erin Brockovich, ici Steven Soderbergh ne se situe plus dans ce catalogue-là. Traffic et sa dimension documentaire, authentique, sont délaissés au profit d'un retour vers le genre de son magnifique Hors d'atteinte. Encore une fois, Soderbergh choisit de transcender une histoire classique (auparavant, la romance voleur/flic, ici, un bon vieux braquage) grâce à ses différents procédés, filtres, jeux de montage, etc. C'est ainsi qu'il garde un lien vers la charte visuelle de ses précédents métrages. Tous plus ou moins issus de ses expérimentations sur Schizopolis, ces différents outils de mise en scène, notamment une composition du cadre millimétrée et un montage jouissif dans le cas présent, permettent au réalisateur de littéralement jouer avec son support et de signer un film classe comme on n'en fait plus.
AMERICA'S PLAYGROUND
Tout le monde s'amuse. Que ce soit les acteurs, réunis dans un casting incroyable, qui rivalisent de joutes verbales, ou le scénariste, qui leur fournit ces dialogues percutants ainsi que des mini-péripéties pimentant le tout, afin de ne pas trop tomber dans le conventionnalisme. Le mot d'ordre est "divertissement". Cependant, il ne s'agit pas ici d'un film de divertissement au sens le plus commun du terme. Même si c'est un régal pour le spectateur, on a plus souvent l'impression que ce sont les protagonistes mêmes de toute cette entreprise qui s'amusent le plus. Le réalisateur et ses acteurs sont véritablement en famille, déjà ensemble dans de précédents films ou prochainement réunis (comme c'est déjà le cas par exemple dans le prochain Soderbergh), et ils en profitent pour faire une pause et se détendre. Ocean's Eleven en ressort donc comme un film qu'on ne pourrait qualifier que bêtement par "cool". Un commentaire banal mais qui définit bien le style et l'ambiance générale qui traversent le film, notamment grâce au style à la fois moderne et rétro de Soderbergh. C'est peut-être là à la fois son défaut et son atout, le film est d'une telle légèreté qu'il ne marquera pas les esprits de tous. Comme dit auparavant, c'est de l'entertainment, mais ce n'est pas pour autant qu'il se catégorise aux côtés de blockbusters hollywoodiens ou de productions Bruckheimer banales.