Moonrise Kingdom

Moonrise Kingdom
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom
  • Moonrise Kingdom

Dans les années 60, deux jeunes adolescents fuient leur quotidien après être tombés amoureux. Les habitants de leur ville de Nouvelle Angleterre s'inquiètent de leur disparition et décident de partir à leur recherche.

L'ART DE LA FUGUE

En quelques longs métrages, on croit déjà tout connaître de Wes Anderson: familles inadaptées et gueules taciturnes, goût pour la fuite et la pop 60's, art du surcadrage dans des maisons de poupées. Pourtant, comme nombre de réalisateurs monomaniaques mais néanmoins passionnants, Wes Anderson n'est pas un cinéaste enfermé, mais au contraire rempli de vie, qui touille touille touille les mêmes ingrédients pour un film (légèrement) différent à chaque fois. Obsessionnel ? Oui. Moonrise Kingdom débute de façon familière: une succession de travellings latéraux sur les différentes pièces d'une adorable bâtisse filmée comme une maison de poupées. Chez Anderson, on tranche les décors en deux pour pouvoir regarder dedans, comme on le ferait dans une maisonnette de Sylvanias. On filme les personnages de face, non pas en les tranchant mais presque: on a toujours l'impression, chez Anderson, de regarder en eux comme dans une maison ouverte en deux, les différentes pièces toujours en désordre.

Le cinéma de Wes Anderson est rempli de maisons de poupées, de marionnettes, d'enfance cassée, mais parlait jusqu'ici d'adultes, sortis tant bien que mal de l'enfance, mais adultes quand même. Il semblait naturel, après avoir joué avec les figurines de Fantastic Mr Fox, que Wes Anderson s'attache cette fois à des héros de 12 ans. Comme rien ne va jamais de soi avec le cinéaste, ses gosses ont l'air de vieux de la vieille, des à-qui-on-ne-la-fait-pas, des qui fument la pipe. Au contraire, les adultes sont une masse de poules décapitées qui courent partout sans aucune discipline. Voici peut-être la principale limite de ce long métrage: si les personnages enfantins sont indéniablement réussis, la troupe d'adulte, totalement perchée, installe une distance, alors qu'une émotion à fleur de peau s'invite lors des scènes entre Sam et Suzy.

On a reproché à Anderson son cynisme, son maniérisme, comme si tous ces atours et ces manières ne pouvaient cacher qu'un cinéma creux. C'est tout le contraire. Les antihéros d'Anderson débordent, ont trop en eux, un amour qui pousse à la fuite, une tristesse qui mène à l'autodestruction. Derrière la feutrine et les couleurs pastel, on se blesse jusqu'au sang, et c'est le cas même des tout jeunes Sam et Suzy, déjà bien conscients des difficultés de la vie. Le film, frappé par la foudre, impose un rythme haletant - parfois trop. Mais la sensibilité, le souci obsédé du détail font encore mouche. Au bout du chemin, Moonrise Kingdom redessine un paradis perdu. Une tente plantée au bord de l'eau, un châton dans un panier, un tourne-disque qui accompagne les baisers: le royaume du crépuscule.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires