Jim Carrey
États-Unis
Jim Carrey est un acteur à part dans le paysage américain, car il a réussi ce que peu avant lui ont su faire, à savoir sortir du tiroir dans lequel ses premiers succès l’avaient bien vite placé. Il a en effet imposé "Acteur" à côté de l’étiquette du comique au physique élastique, pour lequel il reste majoritairement acclamé. Cette particularité n’est pas du goût de chacun et bien qu’il ne suscite point d’indifférence, cet acteur attachant ne fera sans doute jamais l’unanimité.
LES VACHES MAIGRES
Jim Carrey n’a pas connu une jeunesse dorée et a du très tôt abandonner ses études pour aider à subvenir au besoin de sa famille. De cette enfance difficile, il a développé très tôt un grand sens de l’humour. C’est aussi très tôt qu’il a éprouvé le besoin de canaliser par le jeu une énergie extraordinaire, et les représentations devant ses camarades de classe seront plus tard suivies par une tournée des cabarets où il officiera en tant qu’imitateur. Le chemin est long et semé de désillusions, mais Jim a une volonté d’acier et rien ne le fera renoncer au rêve qui est le sien, être un grand acteur. Les expériences cinématographiques se suivent et se ressemblent, rien ne semble pourtant pouvoir faire décoller sa carrière. Il officie dans des rôles secondaires certes mais cela dit, devant la caméra de grands réalisateurs tels Francis Ford Coppola ou encore Clint Eastwood. Il faudra attendre le show télévisé In Living Color pour que Jim se fasse un nom. Le show deviendra en effet un grand succès grâce à la large palette de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, interprétés par Jim Carrey. C’est sur cette vague ascendante que les propositions cinématographiques vont affluer et permettre à l’acteur d'enfin toucher au but.
JIM QUI RIT…
Ace Ventura, détective pour chiens et chats, de Tom Shadyac, sera le premier cadeau de l’année 1994 pour Jim Carrey. Toutes les heures passées devant son miroir à faire travailler ses muscles faciaux n’auront pas été vaines. Le film est un succès et le personnage est lancé. En effet, suivra The Mask, le film qui va vraiment le révéler au grand public. La recette est la même et l’incroyable plastique de Jim fait le reste. Ace Ventura faisant toutefois place à un personnage plus sombre, le projet devant à l’origine être un film d’horreur, jusqu’à ce que Jim soit casté pour le rôle titre. Ce qui prouvait bien déjà que le joli tiroir du comique était tout prêt à se refermer sur lui. L’année 1994 étant décidément celle de tous les hits, il enchaîne avec Dumb and Dumber et l’humour aussi particulier que cru des frères Farrelly. Le film fera rire la planète et mettra pour de bon la carrière de Jim Carrey sur orbite. L’année suivante, il n’aura pas peur de continuer sur la lancée et d’égratigner un peu plus son image dans la suite des aventures du détective Ace Ventura. Faire une simple suite ne l’intéresse pas, il veut aller encore plus loin et réussit le challenge. Le public rit avec lui, et Jim Carrey est le nouveau comique à la mode. On ne change pas une équipe qui amasse autant d’argent au box office et deux ans plus tard, il retrouvera Tom Shadyac pour Menteur, Menteur, une comédie retraçant l’histoire d’un menteur invétéré qui, suite à un vœu de son fils, ne peut plus mentir. Le rôle du comique de service lui va comme un gant et il est une fois de plus épatant, gagnant au passage une nouvelle nomination pour le Golden Globe du meilleur acteur, après celle déjà reçu pour The Mask. L’acteur semble avoir trouvé un rythme de carrière et revient régulièrement à son premier amour: la comédie. Ainsi, en 2000, il sera à l’affiche de Fous d’Irène, pour lequel il retrouve les frères Farrelly, mais aussi et surtout du Grinch, de Ron Howard, dans lequel il interprète à nouveau un personnage à la face sombre comme pour The Mask. Ce conte de Noël va d’ailleurs lui offrir une nouvelle nomination aux Golden Globes. Son sens de la comédie est tel qu’il ira jusqu’à refuser de jouer dans Phone Game, de Joel Schumacher, pour se consacrer à Bruce tout puissant, une autre comédie comme écrite pour lui, tant le rôle semble fait sur mesure pour l’acteur de ses débuts. Un éternel retour vers la comédie alors que l’acteur possède un talent dramatique d’un intensité incroyable.
… JIM QUI PLEURE
En effet, il est incroyablement frustrant que Jim Carrey puisse se satisfaire des comédies dans lesquelles il se borne régulièrement à jouer, tant il peut transcender l’écran par son jeu d’acteur. C’est à croire que ces films sont des respirations, des récréations entre deux rôles plus "sérieux". Sa carrière s’est d’ailleurs ainsi construite, en alternance. Après les hits de 1994, Joel Schumacher lui offre un vrai rôle de méchant dans Batman Forever. Il est saisissant dans le rôle d’Edward Nygma, le vengeur qui décide de voler les esprits des habitants de Gotham City. Il forme alors avec Tommy Lee Jones un duel de méchants comme le grand écran nous en offre trop rarement. Il vole ensuite le rôle écrit pour Chris Farley dans Disjoncté de Ben Stiller. Et bien que le public, sûrement déçu de ne pas le retrouver dans un rôle comique, boude le film, la performance n’en reste pas moins admirable entre folie, douleur et tragédie. Jim Carrey ne renonce pas pour autant et, après un petit détour vers la comédie, revient avec Truman Show. Le fantastique film de Peter Weir va enfin permettre aux spectateurs et aux professionnels du cinéma de découvrir un acteur. Tant et si bien qu’il sera récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur. Il réussi à interpréter un Truman Burbank pour lequel le spectateur se passionne. Comme en écho à l’histoire, le spectateur se prend d’emblée de sympathie pour les aventures de ce vendeur d’assurance et est emporté jusqu’à la dernière minute. Jim Carrey poussera même le talent jusqu’à émouvoir aux larmes pour sa prestation dans Man on the Moon de Milos Forman. Il s’immerge complètement pour devenir Andy Kaufman et prouver une fois de plus qu’il est un acteur sur lequel il faut désormais compter. Le film ne sera pas un gros succès mais il obtiendra un second Golden Globe du meilleur acteur. Les Oscars le boude mais il ne sera pas le dernier acteur digne de ce nom à ne pas posséder la fameuse statuette. Comme pour se moquer de cet oubli, il refera un petit tour par la case comédie. 2001 signera le retour à la prise de risque avec The Majestic de Frank Darabont, qui sera pour ce film comparé à Frank Capra et Jim Carrey à James Stewart, son idole de toujours. L’acteur n’est pas satisfait tant qu’il ne remet pas en jeu sa carrière. Il aime se faire peur et se mettre en danger dans les rôles qu’il choisit. Ca lui est égal si par cette option il n’est pas aussi populaire qu’il pourrait être, il trouve toujours un moyen de toucher à l’inconnu et au défi.
SON PLUS BEAU RÔLE
Eternal Sunshine of the Spotless Mind est un défi de taille. Le titre même du nouveau film de Jim Carrey est un poème et la promesse d’un rôle exigeant. Réalisé par Michel Gondry et écrit par Charlie Kaufman, ce film est un régal visuel, que ce soit au niveau des somptueuses images ou encore de l’alchimie qui réunit les deux stars principales, Jim Carrey et Kate Winslet. Jamais l’acteur n’a été aussi humain, touchant, à fleur de personnage. Il était déjà incroyable, il touche maintenant au sublime tant il semble transcender tous ses précédents rôles, pour donner à Joel un côté unique dans lequel Jim Carrey s’efface pour ne plus être reconnu. Les fans de la première heure vont probablement être de nouveau déçus, les autres vont jubiler de redécouvrir un acteur qui n’a pas fini de surprendre. Pour son nouveau film, Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, il se retrouve dans "les peaux" du Comte Olaf et s’est déclaré ravi de se transformer en être vil et calculateur prêt au meurtre pour arriver à ses fins. La suite de son programme oscille, comme il se doit, entre rire et sérieux avec une éventuelle suite à Bruce tout puissant, avant de retrouver Steven Spielberg pour La Vie secrète de Walter Mitty. Tout comme Robin Williams, qui a également prouvé qu’il pouvait changer le cours de sa carrière pour se consacrer à des projets sérieux, Jim Carrey a su démontrer après des années de galère et de travail qu’il est un comédien hors pair. S’il continue sur cette lancée, tout porte à croire que le meilleur reste encore à venir et que Jim Carrey est bien l’acteur le plus excitant des années à venir. Mieux qu’un Oscar, non?
Filmographie sur FilmDeCulte
- 2012 (Acteur) Incredible Burt Wonderstone (The)
- 2009 (Acteur) Yes Man
- 2009 (Acteur) I Love you, Phillip Morris
- 2009 (Acteur) Drôle de Noël de Scrooge (Le)
- 2007 (Acteur) Nombre 23 (Le)
- 2005 (Acteur) Braqueurs amateurs
- 2004 (Acteur) Eternal Sunshine of the Spotless Mind
- 2004 (Acteur) Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (Les)
- 2003 (Acteur) Bruce Tout-Puissant
- 2001 (Acteur) Majestic (The)
En savoir plus
2005 La Vie secrète de Walter Mitty 2004 Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire 2004 Eternal Sunshine of the Spotless Mind 2003 Bruce tout puissant 2001 The Majestic 2000 The Grinch 2000 Fous d’Irène 1999 Man on the Moon 1998 Truman Show 1997 Menteur, Menteur 1996 Disjoncté 1995 Batman Forever 1995 Ace Ventura en Afrique 1994 Dumb and Dumber 1994 The Mask 1994 Ace Ventura, détective chiens et chats