I Love You, Phillip Morris
États-Unis, 2009
De Glenn Ficarra, John Requa
Scénario : Glenn Ficarra, John Requa
Avec : Jim Carrey, Ewan McGregor, Rodrigo Santoro
Photo : Xavier Pérez Grobet
Musique : Nick Urata
Durée : 1h42
Sortie : 10/02/2010
L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Phillip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison. Jusqu'où peut-on aller par amour? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.
QUI TROP EMBRASSE
Avec sa sortie maintes fois reportée, I Love You Philip Morris est accompagné, quasiment depuis l'annonce du projet, par une rumeur vrombissante, alors qu'Hollywood s'était à peine remis du tourbillon Brokeback Mountain (tourbillon qui a vite fait de tourner courant d'air vu le status quo qui a finalement suivi le succès du film de Ang Lee). Jim Carrey et Ewan McGregor en couple gay dans une histoire aussi improbable que vraie, le pitch avait de quoi faire parler. The Truman Show, Eternal Sunshine of the Spotless Mind et ce Philip Morris, voilà les trois scénarios que Carrey, selon ses propres dires, place plus haut que tout dans sa carrière. Pourtant, c'est un vrai problème d'écriture qui rend le film si boiteux. Pour son premier long métrage, le duo américain formé par Glenn Ficarra et John Requa gère assez maladroitement ce goût pour le zig-zag entre la bouffonnerie absolue de folles flamboyantes à petits chiens et le mélo arracheur de larmes. Car même si la mécanique de Philip Morris tient du jeu de déguisements et de costumes à la façon d'un Arrête-moi si tu peux, certaines scènes ne peuvent pas se permettre de se restreindre au seul second degré. La romance, elle, marche sur le gag, mais jamais sur un autre registre. Le résultat, surécrit, ne respire jamais vraiment, et reste perpétuellement bancal. Carrey, excellent, fait ce qu'il peut pour ne pas rejoindre Robin Williams dans le garage des vieilles gloires comiques oubliées, et sortir du has-beenat dans lequel il s'est enlisé ces dernières années (voir le récent et déjà anachronique Yes Man), enfonçant sans mal un Ewan McGregor qui fait preuve de bien moins de génie dans l'art de la caricature.