Clive Owen

"La meilleure chose qui soit arrivée à Hollywood." Intronisé dans ces termes par George Clooney, l’acteur américain le plus classe du monde, Clive Owen, tout charme britannique dehors, peut en effet se vanter d’avoir quelque chose de particulier à proposer. Charme félin et gueule d’über-mâle, l’homme s’est imposé en quelques années comme la valeur montante la plus sûre du cinéma US.

MAXI MINIMUM OVERDRIVE

Tenir le premier rôle coup sur coup de films de Tony Scott, Wong-Kar Wai, Iñàrritu ou John Woo n’est pas donné à tout le monde. Pourtant, le buzz autour de Clive Owen est né ainsi, via des films publicitaires de luxe pour BMW. La marque allemande décidant de frapper un grand coup, elle commanda à quelques-uns des réalisateurs les plus hype du moment des courts métrages mettant en scène leurs voitures et un chauffeur – le même pour les huit films – dans des aventures aux moyens de blockbusters. Sa silhouette virile, sa voix de baryton et un charisme évident firent le reste, imposant un acteur plutôt qu’une voiture dans des véhicules pourtant peu appropriés à la performance dramatique. A trente-sept ans, on découvrait le pendant anglais des acteurs à gueule d’Hollywood, quelque part entre Steve McQueen et Robert Redford. Parallèlement, le public cinéphile peu enclin à suivre les aventures mécaniques en promotion, le remarqua au milieu du casting en or massif de Gosford Park, délicieuse échappée anglaise able de Robert Altman. Brillant en valet au coté de Maggie Smith, Clive Owen venait de poser sa marque, une classe mystérieuse mais certaine, doublée d’une présence magnétique.

OWEN, CLIVE OWEN

Epaulé par un physique impressionnant et découvert alors que Brosnan allait jeter l’éponge, il n’en fallait pas moins pour qu’il devienne le candidat potentiel le plus crédible pour incarner le prochain James Bond. Largement plébiscité par les fans, les producteurs en décidèrent autrement, engageant un Daniel Craig plus controversé, blondinet charismatique attendu au tournant. Peu importe, Clive Owen n’est pas homme à se laisser abattre et n’a pas attendu les aventures de l’espion anglais pour aller de l’avant. D’abord un petit rôle dans le premier épisode de la nouvelle franchise néo-James Bond, La Mémoire dans la peau, puis un Beyond Borders avec Angelina Jolie passé plutôt inaperçu. Passé à la vitesse supérieure, il incarne le roi Arthur dans le film éponyme, labellisé Bruckheimer. Bancal mais ne manquant pas d’intérêt, ce dernier s’effondre au box-office mais remplit son contrat: Clive Owen est imposé auprès du public américain comme un acteur sûr, capable de porter un film sur ses épaules et d’embrasser Keira Knightkey dans la foulée.

LE FUTUR DU CINEMA

La suite ne déçoit pas les espoirs placés dans ce comédien formé au théâtre et aux grands classiques. Si aucun de ses films ne cartonnent, c’est aussi parce qu’il préfère rester dans un registre plus adulte et peu consensuel. A l’image de Closer, adaptation classieuse d’une pièce de Patrick Marber – pour lequel il joua sur scène le rôle de Jude Law – qui lui permit de décrocher une nomination à l’Oscar et un Golden Globe mérité. Continuant de se façonner une image d’un homme puissant et mature, il ne renie pas ses intromissions dans l'entertainment alternatif. En particulier dans le quasi-expérimental Sin City dans lequel il participe au meilleur sketch. Ou bien en incarnant pour Spike Lee un braqueur de banque de génie dans Inside Man. Indéniablement l’un des acteurs les plus chauds du moment, on le retrouve, impressionnant comme jamais, dans Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaròn, drame d’anticipation excitant qui devient du même coup son meilleur film. Avant de le retrouver en compagnie de Cate Blanchett pour le second volet du biopic consacré à Elizabeth, The Golden Age, ainsi que dans la suite attendue de Sin City. Autant s’habituer à son imposante silhouette, Clive Owen a encore pas mal de ressources sous le capot.

par Nicolas Plaire