Le Péril jeune
France, 1994
De Cédric Klapisch
Scénario : Cédric Klapisch
Avec : Elodie Bouchez, Romain Duris, Vincent Elbaz, Hélène de Fougerolles
Durée : 1h45
Sortie : 11/01/1995
Bruno, Momo, Alain et Léon viennent assister à l'accouchement de Sophie, la copine de leur meilleur pote, Tomasi, décédé peu de temps auparavant d'une overdose. L'occasion rêvée pour remémorer le temps béni de leur Terminale au Lycée Montesquieu.
LES 400 COUPS
"Chômons dès aujourd'hui pour mieux chômer demain !". Commande d'Arte pour la collection Les Années lycée, Le Péril jeune est rapidement devenu un film culte dans les bahuts et les universités de France et de Navarre, un de ses longs métrages dont on récite à l'infini les meilleurs répliques. Avec seulement un film de fiction à son actif (Riens du tout), Cédric Klapisch n'était alors qu'un jeune réalisateur talentueux et bourré d'énergie, loin du cinéaste acclamé d'aujourd'hui après son diptyque L'Auberge Espagnole et Les Poupées russes. L'auteur de Paris voulait avec Le Péril jeune mettre en scène ses souvenirs de jeunesse passés sur les bancs du Lycée Rodin, à refaire le monde avec ses potes dans l'insouciante des années 70. La réussite du film tient du regard désabusé porté par les jeunes compères, loin d'un c'était mieux avant, plus proche d’une vraie nostalgie désenchantée. La drogue, le chômage et la misère, ce sera pour après.
ANOTHER TEEN MOVIE
"Eh, les demoiselles, il faudrait peut-être penser à renouveler vos consommations ? Un café avec cinq pailles... Madame". Jusqu'à présent les films de jeunesse réalisés en France étaient soit centrés sur des enfants (Les 400 coups, L'Enfance nue), soit des comédies de mœurs du style Les Sous-doués passent le bac. Avec Le Péril jeune, Cédric Klapisch signait un film à la fois drôle et touchant, à la tonalité finalement très réaliste alors qu'après il sera plus dans un lifting fantasmé du réel, un point particulièrement sensible dans son dernier film Paris. Ecrit à huit mains (Cédric Klapisch, Santiago Amigorena, Alexis Galmot et Daniel Thieux), le scénario est une véritable merveille, parfait équilibre entre scènes comiques et passages plus graves. Cédric Klapisch révélait aussi une nouvelle génération d'acteurs. Romain Duris, d'abord, parfait en Tomasi, qui allait devenir son Jean-Pierre Léaud-Antoine Doinel et tourner avec lui cinq autres longs métrages, Vincent Elbaz, Hélène de Fougerolles ou encore Elodie Bouchez.