Le Manoir du chat fantôme

Le Manoir du chat fantôme
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Manoir du chat fan­tôme (Le)
Bôrei kai­byô yashiki
Japon, 1958
De Nobuo Nakagawa
Scénario : Jiro Fujishima, Yoshihiro Ishikawa
Avec : Toshio Hosokawa
Photo : Tadashi Nishimoto
Musique : Michiaki Watanabe
Durée : 1h09
  • Le Manoir du chat fantôme
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Un jeune cou­ple emmé­nage dans une mai­son aban­don­née depuis cent ans. La femme, Noriko, est immé­dia­te­ment han­tée par les fan­tô­mes d’une vieille dame et de son chat...

LE ROYAUME DU CHAT

Le Manoir du chat fantôme: le titre suffit à faire un pitch, et c'est quelque part le meilleur pitch du monde. On ne compte pas, dans l'imaginaire japonais, le nombre d'histoires et de contes autour de chats fantômes ou métamorphosés. A l'image des femmes serpents ou des renardes, la femme chat est une figure classique et l'objet de toutes les attentions de Nobuo Nakagawa sur ce Manoir. Il s'agit de sa première collaboration avec Tadashi Nishimoto, chef opérateur qu'il retrouvera un an plus tard sur Histoires de fantômes japonais, son adaptation de la pièce de kabuki Le Fantôme de Yotsuya. Ne pas croire pour autant que ce point de départ qu'on peut voir comme farfelu ne soit prétexte à un film de seconde zone. A l'image des œuvres de Tourneur chez Val Lewton (qui ont eu aussi, faut-il le rappeler, leur muse Féline), l'ambition B de ce Chat fantôme ne l'empêche pas d'être une réelle réussite formelle. Dès les premiers instants, Nakagawa et Nishimoto parviennent à installer un brumeux mystère, une atmosphère de légende tandis qu'on arpente un petit chemin, celui du conte, qui rappelle le chemin emprunté par Hitchcock dans le jardin de Manderley lors des premières secondes de Rebecca.

Utilisant le scope à la perfection, Nakagawa sait également orchestrer ses ombres et lumières, ce Manoir baignant sans cesse dans un noir et blanc hypnotique, aux contrastes profonds, une sombre perle cassée en deux par les couleurs inattendues d'un flash-back. Affrontements en ombres chinoises, charme infini des jardinets magiques en studios, si Le Manoir du chat fantôme n'a pas la grandeur de films "définitifs" tels que Histoires de fantômes japonais ou L'Enfer, il élève haut le pavillon de la série B, aussi jouissive qu'élégante, autour de sa figure culte de vieille dame chat qui joue avec ses pauvres victimes comme avec des pelotes de laine.

par Nicolas Bardot

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