L'Inspecteur Harry

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Cinq enquêtes de l'Inspecteur Harry Callahan, de 1971 à 1988. Dix-sept ans de Dirty Harry, de one-liners devenus cultes et de tueurs en série ayant goûté au fameux magnum 44.

DID HE FIRED FIVE OR SIX SHOTS

C'est en 1971, en pleine affaire du Zodiac qui secoue toute la ville de San Francisco que sort L'Inspecteur Harry premier du nom. A la réalisation, Don Siegel; dans le rôle-titre et à la production, Clint Eastwood, encore auréolé de l'aura du triptyque léonien. Si le film possède de nombreuses similitudes avec le cas du Zodiac (jusqu'au nom du meurtrier ici appelé Scorpio), c'est surtout le personnage d'Harry Callahan qui marquera les esprits. Armé d'un magnum 44 et de réparties cinglantes, l'inspecteur de San Francisco est connu pour ses méthodes expéditives, ses actions risquées qui coûtent souvent la vie de ses partenaires, et pour mener sa propre bataille au sein du système judiciaire américain, qu’il juge inefficient. Un rôle qui sied à la perfection au physique imposant d'un Clint Eastwood irréprochable et qui assiéra son statut de star du grand écran. A cela s'ajoute une réalisation parfaitement dosée de la part de Don Siegel, un thème musical très rythmé signé par Lalo Schifrin, désormais devenu culte, et des scènes de violence crues que côtoient des plans de nudité gratuite. Peu importe la trame ici, qui se montre somme toute assez confuse, c'est avant tout la nouveauté de ton qu'apporte le film qui marque les esprits. Le succès est immédiat et ce Dirty Harry se place comme le maître étalon d'un nouveau genre : le film d’action policier violent au héros froid et cynique. Cependant, même si le public semble friand de ce style, les critiques se montrent acerbes.

NOT SO DIRTY

Une polémique va naître sous la plume de la journaliste Pauline Kael qui s'appuie sur le caractère macho et brutal de l'Inspecteur pour taxer le film (et par là même Clint Eastwood) de fasciste, prônant la violence et le non-respect d'autrui. Pour l'acteur/producteur, bien au contraire, le fait qu'Harry Callahan se place en contrepoint à la bureaucratie donne au film la forme d’un manifeste anti-fasciste montrant un homme libéral qui juge les faits et non les idéologies. Les deux films suivant de la franchise, toujours produits par Clint Eastwood, tout en restant fidèles au personnage et au style mis en place, vont alors s'appliquer à détourner ces accusions. Tout d'abord, l'adjectif "Dirty" qui précédait le nom de l'inspecteur va être tout bonnement évincé alors qu'il était l'objet de nombreuses répliques dans L'Inspecteur Harry. D'autre part, le deuxième volet (écrit par John Milius et Michael Cimino) confronte Harry à des policiers qui font justice eux-mêmes, soulignant ainsi qu’il réfute ces actions. Il lâchera même face à cette Magnum Force qui essaye de le recruter un succulent "I'm afraid you misjudged me", parfait pied de nez à la presse. Le troisième opus essaye de continuer sur la lancée en donnant à Harry une partenaire féminine. Si l'idée n'était pas mauvaise, le résultat est assez moyen. Tyne Daly propose une jolie composition, mais son personnage se montre finalement très anodin, à l'image du film. En effet L'Inspecteur ne renonce jamais, le plus court des cinq, se montre également le moins efficace, en s'embrouillant les pinceaux dans une histoire de terroristes assez mal écrite.

MAKE MY DAY

Sept ans après ces deux épisodes visant à redorer le blason critique de l'inspecteur, Clint Eastwood, jusqu'alors uniquement acteur et producteur sur la série, décide de passer également derrière la caméra. Il signe un quatrième opus qui, tout en gardant les éléments qui constituent la marque de fabrique de l'inspecteur, se démarque considérablement des trois précédents. Tout d'abord de façon symbolique puisque ce Retour de l'Inspecteur Harry envoie Callahan en vacances forcées hors de San Francisco, à San Paulo, Californie, plus précisément. Mais également dans les thématiques abordées et la construction des personnages. Alors que les meurtriers des numéros précédents agissaient sans motif réellement définis (Scorpio) ou sur des concepts idéologiques souvent peu élaborés (Charlie McCoy et ses jeunes recrues dans Magnum Force ou encore les terroristes de L'Inspecteur ne renonce jamais) n'ayant pas de cibles bien définies, Jennifer Spencer (Sondra Locke), elle, cherche à se venger d'un groupe particulier de personnes suite à un viol. Une thématique du trauma (et de la violence qu'il entraîne) typiquement eastwoodienne, qui donne au film une toute autre ampleur et creuse une facette du personnage jusqu'alors à peine évoquée. Autre élément caractéristique du réalisateur que l'on retrouve ici, le jeu sur les lumières et les ombres qu'elles créent. En particulier lors de la scène finale, avec cette image devenue comme une signature du réalisateur, le héros en contre-jour, prêt à exécuter sa besogne quel qu'en soit le dénouement. Une fin qui aurait pu clore la franchise Dirty Harry en beauté.

JUMP THE SHARK

Cinq ans plus tard pourtant sortait une cinquième aventure de l'inspecteur, La Dernière Cible, sous la direction de Buddy Van Horn, avec un tout jeune Liam Neeson en second rôle. Fin des années 80 oblige, le film se montre plus pop et gadget que les précédents, aussi bien dans son scénario et sa réalisation que dans son esthétique, et se place ainsi comme celui qui a certainement le plus vieilli. Cependant il reste fort intéressant dans la mise en abyme et l'autocritique qu'il propose. Après dix-sept ans de vie à l'écran, Harry y est présenté comme une star dinosaure tout droit sortie des années 70, qui a du mal à s'accommoder avec la prise de pouvoir des médias et dans une moindre mesure le côté sidekick du partenaire qu'on lui a collé dans les pattes. Une façon de proposer une réflexion sur la série des Dirty Harry qui est parfois un peu poussée à l'extrême, frôlant l'auto-parodie, à l'image de cette dernière scène où Harry épingle littéralement son adversaire à coup d'harpon. Une séquence véritable jump the shark qui signe ainsi la fin des aventures du plus célèbre des inspecteurs de San Francisco. Et si Clint Eastwood a été mainte fois sollicité pour reprendre le rôle, il se plaît à refuser constamment la proposition, rejetant la notion de facilité que serait un tel projet et jugeant qu'Harry est un homme qui appartient à une époque désormais révolue.

par Julie Anterrieu

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