The Good German
États-Unis, 2006
De Steven Soderbergh
Scénario : Paul Attanasio d'après d'après l'oeuvre de Joseph Kanon
Avec : Cate Blanchett, Beau Bridges, George Clooney, Tony Curran, Tobey Maguire, Leland Orser
Photo : Steven Soderbergh
Musique : Thomas Newman
Durée : 1h45
Sortie : 14/02/2007
Un journaliste américain est envoyé dans le Berlin d'après-guerre pour couvrir la conférence de Potsdam. Y ayant vécu auparavant, il retrouve son ancienne maîtresse, dont le mari est recherché, tandis qu'il se voit mêlé par l'intermédiaire de son jeune chauffeur à une affaire de meurtre.
ANOTHER STEVEN SODERBERGH EXPERIENCE
Cette accroche du précédent film du réalisateur, Bubble, peut également être apposée à ce nouveau long métrage. Après les mises en abyme ultimes de Full Frontal et Ocean's Twelve et le "docu-fiction" Bubble, voici l'hommage, le vrai, au film noir. On pense aux Enchaînés, à Casablanca, autant de classiques en noir et blanc dont Soderbergh se réapproprie l'esthétique classieuse et enfumée, regards sur-éclairés et ombres imposantes à l'appui. Dans une approche théâtrale, il filme avec des procédés d'époque ses acteurs sans micro et en studio, et reconstitue un Berlin post-apocalyptique grâce aux décors mais aussi aux images d'archives. Musique, costumes, maquillages, intrigue, cadrage, jeu d'acteurs, final pluvieux sur une piste d'aéroport, tout y est. Mais si l'on est bluffés visuellement, on s'ennuie plus devant l'histoire. Cate Blanchett prête sa voix grave parfaite pour l'occasion au personnage tourmenté de Lena et George Clooney porte bien l'uniforme, certes, mais curieusement, leur passé ne convainc guère, et leur nouvelle aventure à peine plus. Ils luttent pour leur vie, pour la vérité, mais le récit manque de souffle, la faute peut-être au manque de profondeur des personnages ou encore à des plans trop longs. Tobey Maguire surprend agréablement dans un rôle à contre-emploi, héritant du rôle de loin le plus intéressant. Ainsi, si Steven Soderbergh est – une fois encore – à saluer pour son audace, The Good German a le défaut de ses qualités et manque cruellement de la passion à l'œuvre dans les films dont il est inspiré.
En savoir plus
N'aimant pas le grain de la pellicule noir et blanc, Steven Soderbergh a tourné le film en couleurs puis a enlevé celles-ci, créant ce noir et blanc si parfait, lors de la post-production. George Clooney a utilisé ce même procédé pour son film Good Night, and Good Luck..