Tobey Maguire

Apparition en T-shirt noir, jean et Converse bleues, vous demandant d'un air perdu si vous faites partie du tournage, Tobey Maguire semble venu d’ailleurs. Végétarien, adepte du yoga, pataud lors des interviews, il cache sous son allure nonchalante plus de talent qu’il n’y paraît. S’il n’a pas toujours été Spider-Man, il n’a pas attendu qu’une simple araignée réveille le super héros qui sommeillait en lui.

BURGER KING

Fils d'une secrétaire de dix-huit ans et d'un cuisinier de vingt ans, Tobias Vincent Maguire est un petit vagabond. Alors qu'il n'a que deux ans, ses parents se séparent et le petit Tobey quitte la côte Ouest dans les bras de sa mère, changeant continuellement d'Etat, de famille, d'école, voire même de pays. Dix ans plus tard, de retour en Californie, maman Maguire décide qu'il est grand temps que son rejeton d’à peine douze ans prenne sa vie en main. Elle lui glisse 100$ dans sa poche et le dépose devant la porte d’un cours de théâtre réputé de la cité des anges. Tobey apprend vite et se révèle être doté d'une forte capacité de concentration. Un an plus tard, il devient un régulier des castings pour jeunes de Los Angeles aux côtés de Leonardo Di Caprio. Alors qu’il rêvait de devenir cuisinier comme son père, le jeune Tobey se retrouve à vanter les mérites de McDonald's, Doritos etc. A seize ans, il quitte définitivement l'école et apparaît régulièrement à la télé dans des petits rôles pour des séries comme Roseanne ou Blossom. En 1992, il obtient l'un des rôles principaux de la série Great Scott! produite par la Fox, mais le show est un échec et s’arrêtera après seulement quatre épisodes. A la fin de la même année, il retrouve son ami Di Caprio sur le casting de Blessures secrètes aux côtés de Robert de Niro. Leo décroche le premier rôle (qui porte ironiquement le nom de Tobias Wolff) et Tobey celui du meilleur copain.

PETIT A PETIT

Tobey est coincé dans la lucarne. Le petit écran lui colle à la peau et les producteurs de courts ou longs métrages ne lui proposent que de minuscules rôles souvent sans saveur. Ce n'est qu'en 1997, sous la caméra d’Ang Lee, que le public des salles obscures va commencer à mettre un nom sur ce visage qui lui semble si familier. S’il n’interprète qu’un second rôle dans The Ice Storm, le film, adoubé du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes, lui offre un personnage tendre et dépité lui permettant d'exercer pleinement son talent. La même année, son nom au générique de Harry dans tous ses états de Woody Allen, apporte un grand plus à son CV. La machine est en route. On retrouve Tobey l'année suivante en auto-stoppeur dans Las Vegas Parano de Terry Gilliam, puis en ado pâle dans Pleasantville de Gary Ross. Commence alors à se dessiner derrière le jeune homme un personnage type, énigmatique et attachant, qu'accompagnent parfaitement son physique atypique et son regard clair mystérieux. Continuant tranquillement son chemin avec des étapes chez Lasse Hallström et de nouveau Ang Lee, Tobey Maguire laisse sans voix toutes les critiques avec son interprétation de James Leer dans l’excellent Wonder Boys de Curtis Hanson. Partageant la vedette avec Michael Douglas, Robert Downey Jr. et Katie Holmes, il y apparaît comme profondément spirituel et plus étrange que jamais.

FIXE SUR LA TOILE

2000, année charnière. Après son coup de maître chez Hanson, Maguire décroche le rôle tant convoité (s’y sont frottés entre autre Leonardo Di Caprio et James Franco) de Peter Parker dans l'adaptation de Spider-Man par Sam Raimi. Un choix impromptu, parfois incompris mais qui s’avèrera fort judicieux. Encore en dehors du star système, Tobey est un Spider-Man de l’ombre et non une tête d’affiche locomotive. D’autre part ce nouveau rôle n’est pas si différent de ses précédents. Ado incertain devant faire face à des capacités hors normes et un amour naissant, James Leer n’est finalement pas si loin. 2002, Spider-Man s’envole dans la skyline new-yorkaise et Tobey Maguire décroche les étoiles. Après l’interlude Seabiscuit où il arbore une tignasse rousse, le jeune homme renfile les collants bleus et rouges pour un deuxième volet de l’homme araignée. Meilleur encore que le premier, lorgnant vers la comédie romantique post-ado, Peter Parker y est tiraillé entre son amour pour Mary-Jane et son statut de super-héros. Comment gérer ses pouvoirs et ses responsabilités, une thématique qui traverse les deux premiers opus et se retrouvera exacerbée dans le troisième, prévu en sortie mondiale pour le printemps 2007. En attendant de savoir comment Peter se sortira de la noirceur qui le guette, Tobey est à l’affiche de The Good German de Steven Soderbergh, aux côtés de George Clooney et Cate Blanchett.