Dragon rouge

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Dragon rouge
Red dragon
États-Unis, 2002
De Brett Ratner
Scénario : Ted Tally d'après d'après l'oeuvre de Thomas Harris
Avec : Ralph Fiennes, Anthony Hopkins, Harvey Keitel, Edward Norton, Mary-Louise Parker, Philip Seymour Hoffman, Emily Watson
Photo : Dante Spinotti
Musique : Danny Elfman
Durée : 2h00
Sortie : 30/10/2002
Note FilmDeCulte : ***---
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Alors qu'il s'est retiré du FBI après avoir arrêté Hannibal Lecter, Will Graham est appelé en renfort par son ancien patron pour enquêter sur le massacre de deux familles tuées de la même façon et trouver le tueur avant la pleine lune suivante.

Dragon Rouge - Bande annonce FRenvoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

CRIME SCENE INVESTIGATION

Eclipsant tous les boogeymen du type Freddy, Jason et autres Michael Myers, Hannibal Lecter est devenu la référence ultime en matière de serial killer, une icône populaire et raffinée à la fois. Après le grand guignolesque Hannibal, dans lequel le psychopathe est traité comme un héros, les De Laurentiis décident de mettre en oeuvre une nouvelle adaptation du premier volet de la trilogie de Thomas Harris, Dragon rouge, alors que Michael Mann avait déjà mis en scène en 1986 une version très éloignée du livre avec Manhunter. Cette fois, le travail d'adaptation a consisté à faire un "copier-coller" du roman à l'écran. Ted Tally, oscarisé pour le scénario, très fidèle au livre, du Silence des agneaux, s'y est recollé pour Dragon rouge, mais cette fois, la sauce ne prend malheureusement pas. On se demandera donc logiquement pourquoi avoir fait appel à Brett Ratner, ancien clippeur et responsable des sympathiques Rush Hour 1 et 2 et de l'oubliable Family man, pour mettre en scène un thriller d'une telle intensité? A la vision du film, on le sent dépassé par les événements, tentant quelques audaces minimes et hésitantes, et ne sachant que faire de la formidable brochette d'acteurs qui lui est fournie.

Tandis qu'Anthony Hopkins retrouve son personnage fétiche plus jeune, plus fougueux, avant son arrestation puis dans les premières années de sa détention, Edward Norton, plein de bonne volonté, finit par être crédible une fois sur deux en ex-agent au don incroyable de pouvoir penser comme le criminel. Affublé d'une décoloration symbolisant sa nouvelle paix d'esprit, il n'incarne que rarement son personnage (sauf dans l'excellente première scène, d'autant plus bienvenue qu'elle nous évite ensuite un flash-back ridicule) et semble même à quelques occasions s'ennuyer ferme. Pendant ce temps, Ralph Fiennes assure un minimum de crédibilité au personnage de tueur traumatisé qu'est Francis Dolarhyde, même s'il ne semble pas parfaitement exploité lui non plus. Enfin, tandis que Philip Seymour Hoffman se sort avec les honneurs de son personnage secondaire, Emily Watson est bien mignonne mais peu convaincante en gentille et peu farouche aveugle, tandis qu'Harvey Keitel ne représente qu'un nom de star sur l'affiche. La déception est donc bien grande de voir tous ces talents par ailleurs confirmés être si mal dirigés et ne jamais vraiment définir leurs personnages.

Malgré une intrigue géniale et tendue, et la musique appropriée de Danny Elfman, Ratner n'arrive jamais à créer une ambiance, tout se déroule dans une platitude désappointante, malgré la présence des ingrédients nécessaires. Même le directeur de la photographie, Dante Spinotti, déjà à l'oeuvre sur Manhunter, et qui a fait des merveilles sur Heat et L.A. confidential, montre un peu de son savoir-faire, mais rien ou presque ne se dégage du long métrage, censé tout de même être un film à suspens. Dernier élément jouant en défaveur du film, sa longueur et surtout son rythme hésitant, plus particulièrement dans la deuxième partie, où les deux histoires se jouant en parallèle se volent du temps l'une l'autre, avec des scènes toujours plus longues et molles, au lieu de créer une tension par un montage rapide et efficace. Si en soi le résultat n'est guère brillant, l'adaptation est néanmoins réussie, tandis que le film de Mann nous offrait le contraire. On peut donc soit se laisser convaincre par les acteurs - lors de certaines scènes - et l'intrigue, soit s'arrêter sur les défauts évidents qui ressortent de part et d'autre de l'oeuvre, tout ceci pour un résultat bancal, et un film "ni fait, ni à faire". Dommage. Autant se plonger dans le livre pour avoir une atmosphère digne de ce nom.

par Marlène Weil-Masson

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