L'antre de la folie

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John Trent marmonne une histoire invraisemblable et surnaturelle au fond d'une cellule d'hôpital psychiatrique. Détective travaillant pour une compagnie d'assurance, il avait été chargé par la maison d'édition Arcane de retrouver la trace du maître de l'horreur, Sutter Cane. Sa quête le mènera vers l'effroi et la folie.

On a tous un film de John Carpenter préféré, Les Aventures de Jack Burton et les griffes du Mandarin, Halloween, New York 1997 ou encore The Thing, chefs-d'oeuvres du cinéma de genre, mis en scène avec sécheresse et virtuosité. L'Antre de la folie est certainement son chef-d'oeuvre oublié, l'un des plus intenses films d'épouvante mis en scène. L'hommage d'un maître du septième art à un maître de la littérature, H.P Lovecraft, un film qui privilégie l'ambiance aux images chocs, le malaise diffus aux montées d'adrénaline. Récit d'un homme fou ou histoire vraie de l'unique survivant lucide d'un monde qui est passé sous la coupe d'un écrivain satanique? John Carpenter évite de donner la réponse et le frisson perdure donc longtemps, bien longtemps après la vision du film. Evoquer au lieu de montrer, suggérer et faire ressentir plutôt qu'impressionner, c'est le pari de John Carpenter. Souvent l'imagination humaine envisage des visions plus terrifiantes, des destins plus traumatisants que la réalité. H.P Lovecraft, l'écrivain de Providence, le créateur du mythe de Cthulu l'avait bien compris: le monstre est toujours indicible, la terreur indescriptible. Carpenter applique la recette de Lovecraft à la lettre.

On suit un homme en tout point normal et rationnel qui croit en la Raison, en la Science comme seul mode d'explication. Et cela fait flipper!!!! Pas besoin d'hémoglobine ou de porte qui claque, juste de la suggestion et une utilisation géniale de la caméra. La scène devant l'église est absolument terrifiante, une vision sortie de nos plus angoissants cauchemars mais pourtant Carpenter n'use pas de vieilles ficelles cinématographiques pour accentuer l'effet, juste une musique stressante, des acteurs formidables - Sam Neill (Jurassic Park) parfait en homme normal, Jürgen Prochnow diabolique, et une intrigue puissante qui joue sur la réalité ou non des faits. L'Antre de la Folie est donc un film d'épouvante intelligent, perturbant et surtout incroyablement flippant sur le long terme. D'avance, bonne nuit mes petits...