Paris
France, 2008
De Cédric Klapisch
Scénario : Cédric Klapisch
Avec : Juliette Binoche, François Cluzet, Albert Dupontel, Romain Duris, Mélanie Laurent, Fabrice Luchini
Photo : Christophe Beaucarne
Musique : Loïc Dury
Durée : 2h10
Sortie : 20/02/2008
C'est l'histoire d'un Parisien qui est malade et qui se demande s'il va mourir. Son état lui donne un regard neuf et différent sur tous les gens qu'il croise. Le fait d'envisager la mort met soudainement en valeur la vie, la vie des autres et celle de la ville toute entière.
PARI PERDU
On comprend aisément les motivations de Cédric Klapisch. Après des films qualifiés de léger (L'Auberge espagnole, Ni pour, ni contre, Les Poupées russes), il aspirait à retrouver son Antoine Doinel, l'acteur Romain Duris, dans un rôle plus grave, celui d'un homme sur le point de mourir qui observe une dernière fois une ville tentaculaire entre "passé et modernité", Paris. Le projet est ambitieux, peut-être trop pour un cinéaste qui avait déjà échoué à mettre en scène le grand film d'anticipation français (Peut-être), mais salutaire dans un cinéma français qui manque souvent de souffle. Hélas, Paris n'est pas magique, bien au contraire. Film choral beaucoup trop réfléchi, le nouveau Klapisch pourrait être l'œuvre d'un sociologue qui recenserait les clichés et les étiquettes du bon peuple de la capitale tant les personnages peinent à exister au delà de leur profil professionnel. On retrouve ainsi la boulangère raciste, le chauffeur taxi râleur, l'assistante sociale dépassée, la mannequine délurée ou encore le maraîcher sympathique et l'étudiante en lettres et en jean moulant. Même si Juliette Binoche et Romain Duris forment un très beau couple fraternel avec leurs petites disputes quotidiennes et autres allusions perfides, la distribution quatre étoiles dessert même l'universalité du propos pour circonscrire Paris à des vignettes plus ou moins inspirées. Les numéros d'acteurs restent plaisants, notamment grâce à un Fabrice Luchini irrésistible en professeur de la Sorbonne amoureux d'une de ses élèves mais la longueur excessive du métrage (2h10) finit par anéantir les bonnes intentions liminaires. Paris voulait émouvoir, saisir dans un même mouvement le coeur d'une ville et la passion des êtres qui la composent. Il ennuie.