Vanessa Paradis

Vanessa Paradis poursuit son petit bonhomme de chemin cinématographique. En effet, la belle semble pour le moment donner sa préférence au septième art. Flash-back sur un véritable itinéraire de rêve pour une enfant gâtée à qui tout semble réussir.

MEET JOE, SERGE, LENNY AND JOHNNY

Tout a commencé par une chanson. Une chanson qui a fait le tour de la terre et mis sur orbite le phénomène Vanessa Paradis. Du haut de ses quinze ans, la demoiselle qui aimait chanter ne s’attendait sûrement pas à déchaîner tant de passion. La jeune chanteuse est sûrement trop jolie, trop talentueuse, trop chanceuse, alors les mauvaises langues se réveillent, les insultes fusent, la jeune star est malmenée mais elle tient bon. Les disques se vendent. Il faut dire que Vanessa a vraisemblablement une bonne étoile qui veille au dessus de sa jolie tête, tant elle accumule les rencontres et les bonheurs à un rythme insolent. Non contente d’avoir un titre numéro un en France et en Angleterre, l’album qui suit, M&J, se vend bien. Ensuite, c’est au tour du poète Serge Gainsbourg de lui écrire un album tout en maturité, récompensé par une Victoire de la Musique, détonateur de la transformation de la jeune adolescente, qui laisse exploser un sex appeal qui fera effectivement des jaloux. La seule chanson en anglais de l’album lui donne des envies d’Amérique et elle part s’installer à New York pour six mois. Elle y rencontre Lenny Kravitz, qui lui contera fleurette avant de lui écrire lui aussi un album. Rien de tel pour donner un nouvel élan aux critiques qui n’accueillent pas très bien ce disque. Le public, lui, est toujours là, et la tournée qui suivra sera un succès. Il faudra ensuite attendre huit longues années pour un quatrième album intimiste, écrit en grande partie par l’artiste, inspirée par sa deuxième maternité et son amoureux, Johnny Depp. Le mois de juillet 2004 signe son retour dans les bacs pour la bande originale du film, Atomik Circus: Le retour de James Bataille.

IMAGES

Vanessa Paradis, c’est une voix mais aussi un visage, une image qui se développe pour finir par s’imposer. De la jeune fille fragile en salopette en jean à la femme fatale, il y a eu toute une évolution qui n’a pas échappé aux photographes et aux professionnels de la mode. Si la grande maison Chanel a choisi la jeune femme pour représenter le parfum Coco, prenant ainsi la suite du top model Inès de la Fressange, ce n’est pas par hasard mais bien pour rendre hommage à la beauté de la star. Beauté qui fera le tour de la terre grâce à la publicité orchestrée de mains de maître par Jean-Paul Goude, transformant la belle en oiseau de paradis. Ce petit détour par la publicité semble ne pas lui avoir déplû et en septembre 2002, elle prêtera de nouveau ses traits pour un film promouvant l’opération "Paris, capitale du cinéma d’auteur". Le grand atout de Vanessa Paradis est, qu’adulée ou détestée, elle ne laisse personne indifférent. Elle s’engage aux côtés de nombreux autres artistes dans des causes humanitaires telles les Restos du Cœur et devient même marraine de l’association Rêve de Patrick Chêne, une association d’aide aux enfants. Elle a fait beaucoup moins parler d’elle en tant que modèle et pourtant, elle a également une longue carrière devant l’objectif et a posé pour de nombreux magazines. A l’occasion de son grand retour sur le devant de la scène en 2004, c’est à nouveau pour Chanel qu’elle retrouve le papier glacé. En effet, elle est le nouveau visage de la ligne de sacs à main Cambon. Une photogénie qui ne pouvait pas laisser le monde du cinéma longtemps indifférent.

LA FILLE SUR LE GRAND ECRAN

C’est en 1989 que Vanessa Paradis fait ses premiers pas devant une caméra, celle de Jean-Claude Brisseau pour Noce Blanche, une expérience qui s’est plutôt mal passée. Elle décroche le César du meilleur espoir féminin et le prix Romy Schneider mais préfère oublier le cinéma pour se consacrer à la musique, rejetant au passage tous les scénarios, dont un de John Boorman et un autre de Pedro Almodovar! C’est cinq ans plus tard, sous la direction de Jean Becker, qu’elle reprendra le chemin des plateaux, en compagnie de Gérard Depardieu et Clotilde Courau pour Elisa - l’histoire dramatique d’une jeune orpheline à la recherche de son père, un rôle difficile qu’elle interprète avec brio. S’ensuit la première erreur de son parcours cinématographique, Un Amour de sorcière de René Manzor. Une erreur qui s’explique en fait par le désir de la jeune actrice de tourner avec Jeanne Moreau. En effet, après le duo improvisé lors de la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes en 1996, les deux femmes se lient d’amitié et émettent le souhait de tourner ensemble. Il ne restait plus qu’à trouver l’occasion… qui ne fut pas la meilleure qui soit. Une déviation vite oubliée grâce à Patrice Leconte, qui la remet sur le droit chemin en lui offrant deux rôles. Le premier lui permet de jouer aux côtés de Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, réunis à l’écran pour la première fois depuis des années, dans Une Chance sur deux. Le film sera injustement boudé par le public. Le second, La Fille sur le pont - probablement l’un des plus beaux films de Patrice Leconte -, la verra évoluer dans un superbe numéro de duettiste avec Daniel Auteuil. La nomination au César de la meilleure actrice suivra, évidente. Quinze ans se sont écoulés depuis Noce Blance, cinq films tournés et une absence de cinq ans pour voir pousser la vie.

UN RETOUR EN DEMI-TEINTE

Le retour de l’actrice est placé sous le signe du risque. En effet, Atomik Circus: Le Retour de James Bataille des frères Poiraud, est un film de science-fiction à la fois "sentimental, gore et comique", une étiquette qui ne fera pas se déplacer les foules. Dans ce film, qui ne fera pas date dans sa carrière, Vanessa y interprète pour la première fois une chanteuse. Elle est cette semaine Colette, la prostituée au grand cœur de Mon Ange de Serge Frydman, scénariste entre autres de La Fille sur le pont, une histoire d’amour qui va l’entraîner dans une succession de mésaventures. Le film a été écrit pour elle et c’est ce qui en fait presque sa faiblesse; en effet, il ne lui donne pas l’opportunité d’élargir son registre d’actrice et de sortir de ces éternels rôles de jeune femme un peu à la verticale de la vie. C’est peut-être devant la caméra du chorégraphe Philippe Decouflé pour La Malédiction du gitan, qu’elle va de nouveau nous étonner. Pour ce film, elle devait pour la première fois partager l’affiche avec son compagnon; en effet, les deux stars avaient déjà travaillé ensemble sur The Man who Killed Don Quixote de Terry Gilliam, mais le projet avait finalement connu les déboires que l’on sait. Le destin semble décidément leur être contraire sur ce point et c’est Harvey Keitel qui interprète finalement le gitan du titre. Déjà deux tentatives, la troisième sera peut-être celle du succès. Alors malédiction ou simple coïncidence… le dernier mot n’est pas encore dit.

par Carine Filloux