Rambo 3

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Le Colonel Trautman contacte Rambo dans sa retraite en Thaïlande pour qu'il l'accompagne dans une mission périlleuse en Afghanistan. Mais l'ex-soldat refuse afin de se consacrer aux moines bouddhistes qui l'ont recueilli. Lorsque, quelques jours plus tard, l'agent Griggs lui explique que Trautman a été capturé par le Colonel Zaysen, Rambo décide de sauver son ami. Il s'infiltre dans les lignes ennemies et découvre toute l'horreur du conflit qui oppose les moudjahidins à l'armée soviétique. Déterminé, il s'attaque à toute une armée sans oublier son objectif premier : récupérer Trautman.

C'ETAIT PAS MA GUERRE

Si Rambo 2 était une belle caricature, Rambo 3 est carrément une blague. Car envoyer l'ex-force spéciale s'occuper du conflit qui oppose l'Afghanistan à la Russie (ah les belles excuses scénaristiques qui tentent de nous faire croire qu'il n'est là-bas que pour récupérer son ancien colonel) est juste une mauvaise idée de plus dans une histoire qui est déjà une tentative désespérante d'accrocher un troisième film à une franchise qui n'a plus de logique. Évidemment chaque époque a son conflit, mais dans un raisonnement ramboien (si raisonnement il y a), le Vietnam et son trauma sont les seuls liens qui unissent le héros à l'Histoire. Alors puisque l'on doit faire fi de toute logique pour ce produit calibré uniquement destiné à montrer une nouvelle fois la musculature de Sly et le voir punir les méchants russes aux côtés d'un faux Massoud (évidemment), il faut avouer que tout ce qui concède au contexte politique tient de l'ineptie. De plus, comme Rambo était à la retraite et que l'on vient de nouveau l'emmerder pour finir le travail bâclé d'un gouvernement qui ne l'a jamais reconnu, pour les spectateurs ça commence à bien faire. Et effectivement c'est la fois de trop, le film étant un échec au box-office puisqu'il ne rapporte que 53 millions de dollars aux Etats-Unis, pour un budget de 63 (budget le plus élevé de l’histoire du cinéma à l’époque).

C'EST LA LUTTE FINALE

Le cinéma d'action est en fait en train de se redéfinir avec des films autrement plus fins, plus stylisés et avec des héros plus humains, comme Piège de cristal. C'est sûr que face aux nouveaux codes du genre, les 108 morts du film (chiffre qui a eu sa gloire à l'époque puisqu'il a fini au Guinness book des records avec aussi ses 221 actes de violence), Rambo qui se cicatrise avec de la poudre à balle, Rambo qui se bastonne dans des combats clandestins avec les poings entourés de chanvre, un homme d'abord pendu qui explose ensuite, le tout après une scène de close-combat et enfin un affrontement bourrin entre un tank et un hélicoptère bourré de missiles, ça peu sembler un peu too much. Ajoutez à ça un Richard Crenna en mode "Papy fait de la résistance" avec un véritable dictionnaire des répliques cultes: "Et ça qu'est-ce que c'est ? - Une lumière bleue… - Et ca fait quoi ? - Du bleu…", "Où est-ce que les missiles sont localisés? - Tout près… - Où ça ? - Dans ton cul ! ", "Pour qui prenez-vous cet homme ? Dieu ? - Non, Dieu aurait pitié ! Lui non !" (quelle merveilleuse version française due à Alain Dorval le doubleur officiel de Sly, qui a su rendre et accentuer la génie comique du personnage), et vous obtenez la quintessence du cinéma « charal » et anti-délicat, devenu une parodie de lui-même et labellisé « film con» d’une autre ère.

par Christophe Chenallet

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