Grease
États-Unis, 1978
De Randal Kleiser
Scénario : Allan Carr d'après d'après l'oeuvre de Jim Jacobs et Warren Casey
Avec : Stockard Channing, Jeff Conaway, Olivia Newton-John, Barry Pearl, John Travolta, Michael Tucci
Photo : Bill Butler
Musique : Barry Gibb
Durée : 1h50
1959. Sandy, une jolie blonde romantique, arrive pour la rentrée dans son nouveau lycée. Se faisant de nouvelles amies, elle leur raconte comment elle a rencontré le grand amour cet été-là en la personne de Danny. Mais elle ne va pas tarder à découvrir que Danny est dans ce lycée également, que c'est un T-Bird et que sa réputation ne correspond pas à l'image qu'elle s'était faite de lui.
SOUVIENS-TOI L'ETE DERNIER
Quoi de mieux qu'une histoire d'amour fleur bleue sur fond de drive-in et de courses de voiture pour attirer les foules? Jusqu'à Hairspray, Grease était la seule comédie musicale se déroulant dans les 60's, devant sûrement - au moins en partie - son succès au fait que la légendaire série Happy Days commençait à être diffusée à l'époque où le film est sorti; celle-ci surfant déjà sur le succès du American Graffiti de George Lucas, sorti quelques années plus tôt (les deux nous permettant de découvrir le jeune acteur rouquin Ron Howard). Mais ici ce n'est pas tant l'histoire (très niaise) que toute l'ambiance et les numéros musicaux qui importent. En effet, un soin tout particulier a été apporté aux décors et costumes, complètement sixties jusqu'au bout des queues de cheval, et aux compositions originales créées pour le film, en partie par Barry Gibb, l'un des Bee Gees, groupe phare de la fin des années 70 qui signa aussi la bande-son de l'autre grand succès de Travolta: La Fièvre du samedi soir. Les chansons alternent donc entre balades sirupeuses (Sandy) et rocks plus endiablés (You're the One that I Love), toutes étant chantées au moins à deux voix. Et elles sont si convaincantes qu'elles restent, aujourd'hui encore, et avec Summer nights, des classiques. Les interprètes: justement la star de La Fièvre du samedi soir, sorti l'année précédente, John Travolta, alors svelte et danseur confirmé (mais aux talents de chanteur plus discutables); sa partenaire est l'Anglaise Olivia Newton-John, à la mode pendant les années disco (rappelez-vous les tubes Xanadu ou Physical).
BUBBLE POP ELECTRIC
Tous les deux ont largement dépassé l'âge d'être lycéens (et ça se voit), mais le couple fonctionne: elle est la jeune fille BCBG timide et amoureuse, il est le rebelle, chef de la bande et sûr de lui. Mais leur amour d'été ne s'effaçant pas, chacun va finir par essayer de se rapprocher de l'autre comme il peut, en gommant tout ce qui les sépare, chacun s'étant laissé convaincre par ses amis qu'il fallait adopter le look stéréotypé de l'autre pour que leur romance marche. Ainsi on a droit à un final resté dans les annales: tandis qu'ils sont dans une fête foraine, Danny apparaît transformé en garçon sage tandis que Sandy a troqué ses longues jupes à froufrous pour une tenue noire moulante et du maquillage! Cette scène anthologique est particulièrement bien mise en scène et utilise toutes les ressources qu'offre le décor, tout comme d'autres scènes dans des lieux-clichés: la cafétéria, le garage (Danny et ses boys gominés - d'où le titre du film - dansant et chantant sur les toits des voitures). Si Grease mérite le respect en tant que comédie musicale, c'est surtout pour ce soin au niveau du musical justement, mis en avant loin devant le scénario (un mal pour un bien?). C'est aussi la seule de l'époque à avoir su séduire un public aussi large (le dernier succès du genre remontant à West Side Story en 1961), celui-ci se laissant prendre au jeu et entraîner dans ce film milk-shake (l'ancêtre du film pop-corn).