Walk the Line

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Walk the Line
États-Unis, 2005
De James Mangold
Scénario : Gill Dennis, James Mangold
Avec : Ginnifer Goodwin, Dan John Miller, Robert Patrick, Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon
Photo : Phedon Papamichael
Musique : T-Bone Burnett
Durée : 2h16
Sortie : 15/02/2006
Note FilmDeCulte : *****-
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Avant que Johnny Cash ne devienne une légende et une inspiration pour toute une génération d’artistes… Ses débuts chez Sun Records, ses tournées avec les premières rock stars de l’histoire, ses colères, ses dépendances, ses rencontres et la maturation de sa relation avec June Carter.

PEOPLE GONNA STOOP AND BOW

1996, plongé dans le pays des flics sur les rives de l’Hudson, immergé dans l’ambiance de sa ville natale, James Mangold pense déjà à un projet futur: faire transpirer à l’écran un autre repère de son enfance, la voix caverneuse de Johnny Cash. De relations adéquates en heureux hasards de circonstances, il rencontre rapidement, avec son co-scénariste Gill Dennis, l’homme en noir et sa muse. Prenant avidement des notes au cours d’entretiens passionnés, les deux hommes définissent peu à peu leur axe de travail: montrer au public les débuts du chanteur/compositeur, l’émergence du rock, les tournées d’après-guerre dont finalement peu de personnes connaissent les rouages. Le scénario prend forme et fait régulièrement des aller-retour entre les studios et la maison des Cash. Le couple s’investit à fond dans le projet, visite les plateaux de tournage du réalisateur et du chef opérateur, valide le choix des acteurs. 2003, alors que la production se met en place et contacte Reese Witherspoon, June Carter décède, cinq mois avant Johnny Cash. Les acteurs, qui n’auront jamais ou que peu côtoyé leurs modèles, s’embarquent corps et âme dans ce projet qui prend des allures d’hommage. Camp d’entraînement pour chanteurs et musiciens sous l’égide de T-Bone Burnett, enregistrement d’un disque, Reese Witherspoon et Joaquin Phoenix dépassent leurs limites. Quand le film est présenté au festival de Toronto deux ans après la mort de Johnny Cash, l’intensité des interprétations fait mouche.

HOTTER THAN A PEPPER SPROUT

La qualité de Walk the Line réside en effet dans ce parti pris d’avoir tout misé sur la performance de ses acteurs en leur demandant d’enregistrer live, sans doublage. Sans jamais prétendre imiter les voix inaccessibles de Johnny et June, les deux interprètes ont misé le tout sur la spontanéité et la simplicité. Comment leur voix raisonne dans leur propre corps, comment elle imprègne leurs mouvements, leurs jeux de scène. Guitare et autoharp rivées dans les bras comme des extensions corporelles, ils offrent des prestations scéniques d’une qualité incroyable, faisant ressortir toute la puissance émotive et viscérale qui accompagnait les concerts d’époque. La réalisation de ces séquences suit le mouvement. Lumières brutes éclairant les interprètes sans fioriture, saisis par des angles de prises de vue peu conventionnels pour de la captation de spectacle. James Mangold place la caméra sur scène. Parfaitement fluide, la steadycam trace sa route entre les stars qui défilent, les filme sous tous les angles en intégrant le public dans la plupart des plans. L’espace scénique devient un nouveau monde. Celui où Johnny s’habille de noir et chante son enfermement. Celui où June fait éclater son humour à travers ses yeux pétillants, laissant de côté ses ennuis de divorce et de mère célibataire. Celui où tous deux se retrouvent, enfin seuls, tissant leur intimité sous le regard attentif de centaines de spectateurs.

GO AHEAD AND WRECK YOUR HEALTH

Serait-ce alors pour mieux faire ressortir ces instants fiévreux et remarquables, ces îlots de vie comme des bouffées d’air dans le marasme ambiant qui entoure les personnages, que James Mangold a choisi un scénario plan-plan et une réalisation plus que classique, à la limite de l’insignifiant, lors des séquences non musicales? Car si le travail esthétique (aussi bien au niveau de la photographie que des décors ou des costumes) et le jeu des acteurs restent d’une très grande qualité, la mise en scène, quant à elle, prend un coup de mou, se laissant aller dans les facilités du genre. Biopic construit comme un long flash-back amenant au concert clé de Johnny Cash à Folsom Prinson, Walk the Line est constamment sur ce fil du rasoir dont parle le titre. A deux doigts de sombrer dans le gros hommage glamour qui tâche et perd de sa saveur au fil du temps, il se voit sans cesse repêché par l’alternance de ces scènes rythmées et enivrantes où déborde l'énergie des interprètes. Les Oscars ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Alors que les deux acteurs principaux ainsi que les costumes, le montage et le son sont nommés dans leurs catégories respectives, James Mangold et Gill Dennis sont restés sur le carreau. Avec déjà de nombreuses récompenses dans la poche, dont notamment celles du Screen Actors Guild et des Golden Globes, Reese Witherspoon fait déjà figure de favorite pour la cérémonie du 5 mars prochain.

par Julie Anterrieu

En savoir plus

Tournées de rêve Lors de ses premières tournées pour Sun Records, Johnny Cash était non seulement accompagné de June Carter, mais également des futures étoiles de la scène rock, folk et country dont notamment Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Waylon Jennings et Roy Orbison. Pour incarner ces grands noms de la musique, James Mangold a choisi de faire appel à des chanteurs et musiciens confirmés, misant plus sur l’interprétation que sur la ressemblance physique, puisqu’il n'existe que peu d’archives photographiques et filmiques de leurs débuts. Ainsi l'on retrouve sous les traits du King, seulement âgé d’une vingtaine d’années, le jeune et dégingandé Tyler Hilton, qui vient tout juste de sortir son premier CD The Tracks of Tyler Hilton, après s’être produit sur scène avec Hillary Duff. On avait déjà pu le voir en tant qu’acteur dans la série télé One Tree Hill, où il incarnait déjà un musicien. Pour incarner l’as du piano Jerry Lee Lewis aka The Killer, Waylon Malloy Payne, l'un des habitués de la très courue nuit de la country Eastbound and Down Country Night au King King Club. Fils de Sammi Smith et Jody Payne (le guitariste de Willie Nelson), ce musicien de 31 ans qui mélange avec brio rock, blues et country interprète ici son premier rôle au cinéma. Waylon Jennings est quant à lui interprété par son propre fils, Shooter Jennings. Musicien confirmé navigant principalement dans la musique country (il a signé en 2004 un superbe duo avec Hank Williams Jr.), Shooter sait se diversifier et a notamment remplacé Axl Rose sur scène pour jouer avec les Guns N’Roses à plusieurs reprises. Il est le seul de ces quatre musiciens à avoir côtoyé les Cash de leur vivant et a basé son interprétation sur des souvenirs très précis de la relation que son père entretenait avec Johnny Cash. Enfin le petit génie écossais Jonathan Rice incarne Roy Orbison. On retrouve régulièrement cet Américain d’adoption dans les tournées d’artistes confirmés comme The Cardigans ou Rachel Yamatoga ainsi qu’aux génériques de nombreuses séries TV (Smallville, Six Feet Under, The OC), qui puisent allègrement dans son répertoire musical pour agrémenter leurs épisodes.

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