Veneno para las hadas

Veneno para las hadas
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Veneno para las hadas
Mexique, 1984
De Carlos Enrique Taboada
Scénario : Carlos Enrique Taboada
Durée : 1h29
  • Veneno para las hadas
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Une jeune aristocrate solitaire se lie d’amitié avec une mystérieuse fille qui rêve de devenir sorcière. Leurs jeux deviennent de plus en plus macabres...

LES PETITES FILLES MODÈLES

Ce qui frappe dans Veneno para las hadas (Du poison pour les fées), comme dans le reste de la filmographie de Taboada, c’est d’abord son mauvais esprit et sa joyeuse perversion, assumés avec la plus grande simplicité. Mais aussi (surtout ?) le sérieux avec lequel sont pris les désirs enfantins et féminins. La petite Veronica veut devenir sorcière. Elle se dit sorcière, elle l’est donc. Rien que ce postulat de départ n’est jamais remis en cause moralement ou scénaristiquement. Ok. Elle a une araignée domestique et tout le monde trouve ça normal, passons à la suite. A chaque fois qu’elle se vante de ses exploits en sorcellerie, la scène coupe aussi sec, rien ne vient la remettre en question. Et tant mieux.

Techniquement aussi, le film se met à la hauteur de ses protagonistes enfants. La caméra est souvent trop basse pour laisser des adultes rentrer dans le cadre. Les hommes ne sont pas les seules potiches du film : tous les adultes sont laissés hors-champs. Seuls les pieds, les cheveux, leurs voix viennent les personnifier à l’écran. Les croyances de ces deux fillettes sont les nôtres, leur perception devient celle du film : lorsqu’elles arpentent un cimetière, la musique est toute guillerette comme si elles partaient en pique-nique.

L’autre réussite du film tient d’ailleurs dans son ambigüité. Jamais il ne sera tranché si Veronica a réellement des pouvoirs spécifiques ou si elle invente tout. Cette petite peste blonde est une véritable tête à claque qu’on a envie de pulvériser dès sa première scène. Sa comparse, brune et nunuche, lui sert de souffre douleur qui mérite à peu près tout ce qui arrive. Leur affrontement, digne des meilleurs fights entre Princesse Sarah et cette ordure de Lavinia, culmine dans un dénouement lui aussi d’une jubilatoire perversion.

par Gregory Coutaut

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