Siège

Siège
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Siège
Canada, 1983
De Paul Donovan, Maura O'Connell
Scénario : Paul Donovan
Avec : Tom Nardini
Photo : Les Krizsan
Musique : Peter Jermyn, Drew King
Durée : 1h24
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À Halifax, en Nouvelle-Écosse, une grève de la police déclenche les actions d’une organisation paramilitaire décidée à faire sa loi. Au cours d’une intervention dans une boîte homosexuelle, un barman est tué accidentellement et les membres de l’organisation décident alors de tuer tous les témoins de la scène. Seul un client, Daniel, parvient à s’échapper, vite poursuivi par les miliciens fermement décidés à faire disparaître cet ultime témoin...

NUIT DE FOLIE

Siège, co-réalisé par Paul Donovan et Maura O'Connell, est connu sous bien d'autres noms: Self Defense, Night Warriors ou encore New York 1991 (!). Mais aujourd'hui, le film est surtout méconnu tout court. La présentation du long métrage canadien à l'Étrange Festival donne l'occasion de revenir sur cette petite pépite d'exploitation. Film d'assaut urbain et nocturne, Siège se place logiquement dans la lignée d'Assaut, signé quelques années auparavant par John Carpenter. Les basses qui font vibrer le générique donnent d'ailleurs l'impression de débarquer chez Big John. Parfois comparé à Cruising (parce qu'il débute dans une boite gay ?), Siège n'a pas grand chose à voir avec le film de Friedkin. La boite gay et la terreur homophobe servent de point de départ à autre chose, et d'ailleurs le personnage homosexuel est ensuite relégué au second plan (on s'aperçoit, plus tard, qu'il s'était caché... dans un placard).

Siège ressemble avant tout à une petit série B aux angles bien droits. Unité de temps, quasi unité de lieu, dialogues réduits à leur minimum, zéro psychologie, Siège va droit au but tout en étant un survival qui prend son temps. L'atmosphère sordide, glauque et claustro font merveille dans ce film qui, néanmoins, réserve quelques surprises. Comme cette longue séquence de course-poursuite, très efficace, qui fait le lien entre les deux parties du film. Ou cette façon de croquer les personnages de façon hyper-minimaliste, en n'expliquant rien, sans que ce choix ne soit une carence d'écriture.

Siège, même s'il est très sérieux, n'oublie pas d'être ludique. Dans un décor exploité avec talent par la caméra de Donovan et O'Connell, les night warriors rivalisent de créativité tel un Macauley Culkin chassant les méchants dans Maman j'ai raté l'avion. A la tête du groupe d'antihéros, Tom Nardini, faux sosie du footeux Rai. Siège dribble efficacement jusque son dénouement cynique et ambigu, troublant les attentes classiques du film de vigilante.

par Nicolas Bardot

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