The Serpent and the Rainbow
Dennis Alan, un jeune anthropologue, est envoyé en mission dans une clinique à Haïti pour rencontrer un patient diagnostiqué mort et enterré quelques années plus tôt. Arrivé sur l'île, Alan apprend l'existence d'une mystérieuse poudre vaudou capable de plonger un homme dans une mort artificielle. Son enquête le met bientôt aux prises avec les Tontons Macoutes, des miliciens paramilitaires qui utilisent cette drogue pour éliminer les opposants politiques au régime. Menacé de mort, Alan tente de récupérer la recette du poison avant de repartir pour Boston. Mais, ensorcelé par ses ennemis, il ne tarde pas à sombrer dans un univers de magie noire, où se mêlent hallucinations, cauchemars et réalité.
RAINBOW BRITE
La filmographie de Wes Craven est peuplée de mémorables films cultes, de La Colline a des yeux à Scream, de La Dernière maison sur la gauche aux Griffes de la nuit. Mais elle comporte également son lot de curiosités, parmi lesquelles on trouve L'Emprise des ténèbres (qui ressort en salles sous son titre original The Serpent and the Rainbow). L'Emprise des ténèbres s'inscrit dans la vaguelette de films vaudous produits à la fin des années 80 comme les thrillers Les Envoûtés de John Schlesinger ou Angel Heart d'Alan Parker, le vaudou s'invitant aussi en filigrane de certaines productions horrifiques comme Jeu d'enfant mettant en scène la poupée Chucky.
"Il m'envoie dans les rêves des gens" : ce n'est pas une réplique des Griffes de la nuit mais de The Serpent and the Rainbow, dont les visions horrifiques traumatisantes devraient glacer le sang des phobiques de serpents et araignées en tous genres. Craven raconte une enquête sur le phénomène de la zombification, adaptant le récit authentique de l'anthropologue canadien Wade Davis (qui souhaitait voir Peter Weir et Mel Gibson à l'affiche de l'adaptation de ses écrits). Si Craven est reconnu comme une pointure de l'horreur, The Serpent... est finalement l'un de ses rares longs métrages ayant réellement recours au surnaturel. Celui-ci peut être farceur (une main sortant d'une assiette de soupe) ou hanté (les apparitions croquignolettes d'une mariée plus tout à fait fraiche).
A l'origine, le premier montage de The Serpent and the Rainbow durait 3 heures. Il a été réduit à moitié moins, ce qui explique peut-être le faux rythme étrange et la narration bancale du film. Mais un curieux mood subsiste tout au long de la projection, poisseux et imprévisible, jusqu'à son dénouement qui effectue un virage dans le grand-guignol (notamment une utilisation surprenante des têtes, et ceux qui ont vu le jubilatoire - et lui aussi bancal - L'Amie mortelle savent que les caboches peuvent être traitées sans ménagement par le cinéaste). Alors que Wes Craven est à l'honneur ce mois-ci à la Cinémathèque Française et qu'on célébrera à la fin de l'été l'anniversaire de sa disparition, le retour de ce film en salles permet d'explorer une partie déroutante et plus méconnue de sa filmographie.
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The Serpent and the Rainbow ressort ce mercredi 29 juin 2016 en salles.