Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau (Le)

Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau (Le)
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Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau (Le)
The Fellowship of the Ring
États-Unis, 2001
De Peter Jackson
Scénario : Philippa Boyens, Peter Jackson, Fran Walsh
Avec : Sean Bean, Orlando Bloom, Ian McKellen, Viggo Mortensen, John Rhys-Davies, Andy Serkis, Elijah Wood
Durée : 2h58
Sortie : 19/12/2001
Note FilmDeCulte : ******

Objet de bien des convoitises, l'anneau de pouvoir forgé par le maléfique Sauron s'est retrouvé entre les mains d'un Hobbit. Toutes les forces en Terre du Milieu s'organisent pour récupérer ce bijou aux étranges pouvoirs

ANNEAU AMOURS

Peter Jackson s'attaquait à un mythe, une légende, la trilogie fondatrice d'un genre Heroic-Fantasy signé Tolkien, une oeuvre d'une complexité narrative et émotionnelle rare, fourmillant de détails, de personnages et de lieux. Le pari était d'autant plus risqué qu'il n'avait pas, à la différence du film Harry Potter, la caution morale de l'écrivain. Il se jetait donc sans filet dans la gueule des fans affamés, prêts à crier au scandale pour chaque entorse au texte originel, chaque pas de travers, chaque ligne mal interprêtée. Le réalisateur néo-zélandais peut être satisfait. Il a largement réussi son pari. Suintant l'amour pour le septième art, La Communauté de l'Anneau est une authentique merveille, une réussite indiscutable qui dépasse le genre codifié du cinéma d'aventure.

TOUCHE PAS A MON POTE

Peter Jackson n'a pas retranscrit à la lettre le texte de Tolkien mais en a ressuscité l'esprit. Il a extrait la substantifique moelle de la saga pour signer une adaptation intelligente, la transposition d'un art figé - la littérature - à un art en mouvement, de par sa définition même, le cinéma. L'auteur de Brain Dead évite le piège de l'illustration fidèle, le copier-coller sans saveur. Bien sûr, les fans purs et durs de l'oeuvre de Tolkien pourront critiquer les coupes effectuées dans la première partie du livre, fustigeront l'absence de chansons et la place plus importante prise par Arwen. On peut regretter que, par faute de temps sans doute, dans la version courte, l'animosité entre les Nains et les Elfes soit si peu exploitée et que certains dialogues manquent de compréhension pour les personnes étrangères à l'univers des Terres du Milieu.

FRODON EST PETIT MAIS IL EST VAILLANT

Mais Peter Jackson aime Le Seigneur des Anneaux, de tout son coeur, de tous ses mouvements de caméra. Chaque plan respire Tolkien. Le cinéaste restitue l'atmosphère mélancolique du livre grâce à la magnifique musique d'Howard Shore et une somptueuse photographie qui accentue les regards et rend chaque visage expressif. Un sentiment de fin du monde plane perpétuellement sur le film qui - malgré quelques gags dus à la facétie de Peter Jackson - reste sobre et surtout solennel. Respectueux. Dès le prologue - visuellement somptueux - on est plongé dans l'aventure, l'univers est palpable. Chaque décor, chaque lieu, est fidèlement mis en image, même si certains plans numériques et quelques incrustations manquent de finesse.

HOBBITS TENDUS

Quant au casting, il est tout simplement parfait, avec des mentions spéciales pour Viggo Mortensen, ahurissant en Aragorn, Liv Tyler et Cate Blanchett évidentes Dames Elfes, et pour Christopher Lee (Saroumane) et Ian McKellen (Gandalf), choix évidents et idéaux. Deux magiciens autrefois amis dont le duel est au centre du film, avec un combat d'anthologie, d'une violence inouïe. Peter Jackson a d'ailleurs accentué - à raison au vu du résultat - la place de Saroumane et de ses orques déments. Les Hobbits, dont la représentation est un gros questionnement pour les fans - sont peut-être moins réussis, un peu trop lisses malgré des plans répétés sur leurs pieds et le respect des caractères de chacun. Sam Gamegie et Bilbo sont les plus réussis grâce aux excellentes interprétations de Sean Astin et Ian Holm.

VERNISSAGE

Bien sûr il est difficile de critiquer - en bien ou en mal - le premier volet d'une trilogie, une premier épisode que l'on pourrait qualifier d'exposition, et qui souffre donc parfois d'inévitables baisses de rythme. Peter Jackson installe lentement mais sûrement ses personnages. Néanmoins, la sauvagerie finale, la courte mais magnifique séquence du gué, la scène - déjà dans les annales du cinéma ? - de la traversée de la Moria laissaient augurer le meilleur pour la suite plus riche en action des aventures de Frodon et ses amis. Avec Les Deux Tours et Le Retour du Roi, Peter Jackson ne nous a pas déçu.

par Yannick Vély

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