Reform School Girls

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Reform School Girls
États-Unis, 1986
De Tom DeSimone
Scénario : Tom DeSimone
Avec : Pat Ast, Linda Carol, Wendy O. Williams
Photo : Howard Wexler
Musique : Dan Siegel
Durée : 1h34
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Jennifer Williams qui a raté un hold-up vient de faire connaissance, dans le fourgon qui la conduit dans une maison de redressement, de deux futures co-détenues. Condamnée à tort, il y a la claustrophobe et fragile Lisa et une récidiviste, Nicky. À Pridemore, Charlie, une détenue belliqueuse, règne en maître en propageant la terreur par ses méthodes...

RUN THE WORLD (GIRLS)

Branche chérie du cinéma d'exploitation, le genre dit de "film de prison pour femmes" ne pouvait pas recevoir plus bel hommage que Reform School Girls signé Tom DeSimone (réalisateur qui, des décennies plus tôt, a débuté dans les programmes éducatifs destinés aux enfants). Pas un hommage façon cortège funèbre, plutôt du banquet dingo qui fait mal à la tête le lendemain venu. Reform School Girls, en très bon élève, respecte scrupuleusement les règles du genre, fait de sadisme et d'humiliation, de main dans la gueule et de révolte, de solidarité féminine voire plus si affinités (comprendre: toujours), et par-dessus tout, de très longues douches collectives sur lesquelles on ne fera jamais d'ellipse - on ne badine pas avec l'hygiène. La particularité de Reform School Girls est de partir d'un genre aux codes déjà pas spécialement en dentelle pour appuyer sur le champignon comme un damné et faire un tour de manège sous crack. Pas besoin de mettre vos casques, vous finirez quand même décoiffés.

Car au-delà du genre auquel il appartient, Reform School Girls, qui décidément cumule, est aussi un film réalisé en 1986, avec tout ce que cela implique de looks plus que rocambolesques, de gros fuck au bon goût, comme si les Bangles et Cyndi Lauper avaient été passées au mixeur de la parfaite putana 80's, celle dont la dignité est aussi utile qu'un cerveau à Minnie. Vu aujourd'hui, le film parvient à être aussi bien un parangon camp qu'un sommet punk. Camp pour son amour de l'exagération, son kitsch volcanique, ses culottes impossibles, ses über-meufs (dont la directrice, version 3615 Domina de Mireille Darc), ses chatons martyrs, ses répliques bitchy ("Ta peine est triplée!/Comme ton menton!" et autres "Tu n'es qu'une moins que rien qui s'accroche à la vie!", tout cela craché avec un sérieux papal), et ce parfum de John Waters première époque qui s'invite avec, par exemple, le personnage d'Edna tenu par une splendide Pat Ast faisant figure de mix monstre entre Régine et Divine.

Si Reform School Girls est punk, outre sa scène finalement très camp de rébellion façon incendie dans un poulailler, c'est surtout par la figure de Charlie Chambliss, amazone qui fait régner la terreur dans le dortoir, lookée en méga-pouf cuir post-apocalyptique qui ferait passer Brigitte Nielsen pour un sommet de distinction. Mais Charlie, comme son interprète Wendy O. Williams, se soucie de la bienséance comme la Cicciolina de son premier baiser. Williams, qui joue une jouvencelle internée dans cette maison de correction alors qu'elle a en réalité 37 ans, est aussi et surtout la chanteuse du groupe punk des Plasmatics, connue notamment pour tronçonner ses guitares sur scène tout en étant à moitié à poil. Elle insuffle beaucoup de son énergie trash au film, notamment dans un finale de vendetta dans les flammes assez inoubliable dont elle est la mythique walkyrie. Wendy O. Williams a fini, une dizaine d'années plus tard, par se suicider. Reform School Girls est aussi un instantané de ce qui n'est plus, d'une époque, un bis no-limit qui semble impossible à imaginer en salles aujourd'hui. Difficile pourtant de faire plus jubilatoire que ce craquage monumental.

par Nicolas Bardot

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