La Planète des singes

La Planète des singes
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Planète des singes (La) (1968)
Planet of the Apes
États-Unis, 1968
De Franklin J. Schaffner
Scénario : Rod Serling, Michael Wilson d'après le livre de Pierre Boulle
Avec : Maurice Evans, Linda Harrisons, Charlton Heston, Kim Hunter, Roddy McDowall
Photo : Leon Shamroy
Musique : Jerry Goldsmith
Durée : 1h48
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En 1972, Taylor et trois autres astronautes américains sont envoyés dans l'espace pour un voyage dont ils ne reviendront que 700 ans plus tard (le temps passant bien plus vite sur Terre que dans l'espace). Mais leur vaisseau s'écrase sur une planète inconnue et les trois survivants doivent se résoudre à l'explorer pour y trouver de l'aide. Séparé de ses compagnons, Taylor va découvrir que cette planète est gouvernée par des singes évolués et que les humains y sont réduits en esclavage et traités comme des animaux.

HUMAN BEHAVIOUR

Adapté du roman éponyme de Pierre Boulle, ce film fut et reste un choc. Mené par un Charlton Heston musclé, indépendant et macho (un mélange entre Mérou et Antelle, deux des personnages du roman), le film nous dépeint des singes parlant et agissant comme nous, tandis que les humains, dénués de parole voire d'intelligence, sont enfermés dans des cages et soumis à des expériences. Blessé à la gorge, Taylor ne peut s'exprimer avant un moment mais Zira, une chimpanzé psychologue pour "animaux", va toutefois se rendre compte de son comportement particulier et en faire part à son fiancé Cornelius, un scientifique réputé. Malheureusement, le docteur Zaïus se méfie et voudrait se débarrasser de Taylor, un humain décidément bien gênant. En effet, celui-ci pourrait aider les singes à comprendre leurs origines: tandis que certains comme Zira et Cornelius développent une thèse évolutionniste qu'ils ne cherchent qu'à prouver, Zaïus et ses vieux confrères essayent de maintenir l'ordre en invoquant les saintes écritures et en empêchant quiconque de se rendre dans la "zone interdite". D'ailleurs, ici l'accent est mis, plus que dans le livre, sur les rites religieux et les croyances mystiques des singes, nous renvoyant sans métaphore ou presque à nos propres origines et discussions sur le darwinisme.

MONKEY BUSINESS

La deuxième idée qui s'échappe, années 70 obligent, c'est l'anti-nucléaire: à la fin, Taylor, déjà misanthrope au départ, maudit les Humains pour leurs bombes (ce qui est complètement absent du livre). Par contre, la réflexion sur les notions d'intelligence et les expériences scientifiques est toujours présente. Autres changements dus à l'adaptation cinématographique, les humains ne sont plus nus mais vêtus de peaux de bêtes, tandis que les singes ont des formes encore plus humanoïdes que dans le livre. John Chambers fut récompensé par un Oscar pour ses maquillages, saisissants pour l'époque (le film fut également oscarisé pour ses costumes et sa musique). S'il n'est pas toujours maîtrisé au niveau de la réalisation (on a l'impression que Schaffner vient de découvrir le zoom), La Planète des singes alterne adroitement scènes d'action et de réflexion, les psychologies humaine et simiesque étant très importantes pour le déroulement de l'histoire, jusqu'à son incroyable dénouement final, qui en a définitivement fait un film culte.

par Marlène Weil-Masson

En savoir plus

IMAGE & SON

Ce film bénéficie d'une presque excellente qualité visuelle. Presque, car l'on observe quelques très rares tâches et rayures sur la copie, mais surtout le pourtant si fameux et fabuleux plan final tient de la supercherie, tant l’image donne l’impression d’être sortie tout droit d’une VHS. La colorimétrie est cependant irréprochable tout au long du film, avec ses tons marrons terreux et de belles nuances d’ocres sales et de gris. Au niveau du son, les éditeurs ont accompagné le film de trois pistes: deux en 5.1 - une pour l’anglais et une pour le français - ainsi qu’une piste française en DTS. Mais cet effort s’avère assez vain du fait qu’à part la voie centrale, rares sont les utilisations des voies stéréo frontales (quelques effets et certains moments musicaux) et même carrément inexistantes pour les pistes surround. Par contre, aucune trace de la piste mono d’origine qui finalement aurait peut-être été préférable.

LES SUPPLÉMENTS

Au programme :

- Trois commentaires, deux audio et un sous forme de texte. Le premier des commentaires audio est celui des acteurs (Roddy McDowall, Natalie Trundy et Kim Hunter) et du chef maquilleur John Chambers. Mais malheureusement, chacun nous parle plus de sa venue sur le projet plutôt que du film et d’éventuelles anecdotes de tournage, et encore plus malheureusement, tout ceci ne tient pas beaucoup de place sur le film car le commentaire est parsemé par-ci par-là dans le film et finalement ne représente qu’un tiers seulement du métrage. Le deuxième commentaire est signé Jerry Goldsmith, qui n’intervient qu’en dehors des passages musicaux (pour nous laisser bien entendre son travail?) et commente son travail ainsi que ses autres collaborations avec le réalisateur. Enfin, le troisième commentaire, à lire, est signé Eric Greene, auteur de "La Planète des singes comme mythe américain", et fourmille de renseignements assez intéressants.

- Sur le second DVD, les suppléments commencent par l’exceptionnel making of de plus de deux heures: "Les coulisses de La Planète des singes". Présenté par Roddy McDowall (Cornelius puis acteur dans trois autres des films de la saga), ce documentaire explore dans une première heure toutes les phases de conception du film. À l’aide d’images d’archives et de l’intervention de plusieurs protagonistes, dont Heston ou encore Kim Hunter, l'on apprend comment le film a pu voir le jour malgré les nombreuses contraintes rencontrées tout au long de la préparation comme du tournage. Et personne n'oublie de faire l’impasse sur le parallèle entre les films et le contexte politique et social de l’époque. Une très intéressante partie est consacrée aux maquillages. De la conception des effets à la pose sur les acteurs, en passant par des tests. La deuxième heure est consacrée uniquement aux autres épisodes de la franchise. On y apprend les différentes démarches d’Arthur P. Jacobs, le producteur des films, pour faire avancer la série à chaque nouvel opus. Enfin, cet excellent documentaire se conclut sur la présentation des produits dérivés qu’ont engendrés les films, depuis les éternels goodies jusqu’à la série télé et au dessin animé.

- Plusieurs autres documentaires parsèment aussi ce DVD. Le premier est une scène, dite "Essais de maquillage", où une introduction faite de dessins préparatoires est suivie d’une discussion entre Heston et Edward G. Robinson (premier prétendant au rôle du Dr Zaïus, avant qu’il ne cède sa place à Maurice Evans) et où l’on se rend compte de l’énorme travail de maquillage qui a eu lieu entre la préparation et le tournage lui même. Le second, intitulé "Films de Roddy McDowall", nous emmène pendant une séquence de maquillage de l’acteur, filmé par lui-même, puis nous dirige vers les plateaux de tournages de la plage et du village. Malheureusement, ce petit film n’est accompagné que de la seule musique de Goldsmith. "Les quotidiens et le bêtisier", troisième partie, n’est en fait qu’une série de prises alternatives ou de plans rallongés, le tout en muet, mais aucune trace du soi-disant bêtisier. La présentation N.A.T.O n’est rien d’autre qu’une longue bande-annonce promotionnelle de dix minutes relatée par Charlton Heston et qui ne présente aucun intérêt. Le mini documentaire "La Planète des singes" revient sur les énormes travaux de maquillage qui ont été exécutés. Vient ensuite "Regards sur La Planète des singes". Commençant par la même chose que le supplément N.A.T.O (ou est l’intérêt?), la suite nous propose d’assister au tournage de certaines scènes des épisodes suivants de la saga. Cela aurait pu être intéressant si la durée dépassait les huit minutes. Le huitième de ces documentaires s’intitule "Don Taylor dirige Les Evadés de la planète des singes". Il ne s’agit que d’une banale featurette, version longue du documentaire précédent, sur le tournage d’une scène du troisième film de la saga. Enfin, le dernier de ces documentaires, "J. Lee Thompson dirige La Conquête de la planète des singes", n’est autre qu’une énième featurette, très courte, qui montre un acteur enfiler son masque et une comédienne au salon de maquillage. Parfaitement dispensable donc.

- Les prétendues vingt minutes de scènes coupées annoncées sur la jaquette sont tout bonnement absentes de la galette. Honteux.

- Six bandes-annonces qui retracent tous les épisodes de la saga.

- Deux articles anglais parus en 1968 et une série d’affiches de différents pays.

- Une galerie de photo nous montre les designs des costumes ainsi que des photos et images du tournage mélangées à des extraits de storyboards.

- Enfin, deux galeries de photos de figurines d’époque en plus d’une assez drôle version animée du film (1’22) en bonus caché.

Christophe Chenallet

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