Pianiste (Le)

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Pianiste (Le)
The Pianist
France, 2002
De Roman Polanski
Scénario : Ronald Harwood, Roman Polanski d'après d'après l'oeuvre de Wladyslaw Szpilman
Avec : Adrien Brody, Emilia Fox, Thomas Kretschmann
Photo : Pawel Edelman
Musique : Wojciech Kilar
Durée : 2h28
Sortie : 25/09/2002
Note FilmDeCulte : ****--
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L’histoire vraie de Wladislaw Szpilman, pianiste juif rescapé de la déportation, et de sa survie quatre ans durant dans le ghetto de Varsovie.

The pianist trailer (VO)envoyé par LiloonandBruce

Roman Polanski avait un temps caressé l’idée d’adapter La Liste de Schindler avant que Steven Spielberg en fasse la merveille que l’on sait. Ce Pianiste, adaptation du roman autobiographique de Szpilman, fait figure de séance de rattrapage et offre au cinéaste l’occasion tant attendue de revenir sur la période la plus noire de sa vie, ce qu’il n’avait encore jamais fait, de près ou de loin, jusqu’ici. Comme le jeune héros du film, Polanski a échappé de peu à la déportation vers les camps de la mort. Le Pianiste est tout entier imprégné de cette blessure encore vivante mais cela ne suffit pas à l’élever vers le stade de chef-d’œuvre auquel il aspire. On pourrait même penser que c’est ce qui empêche le film de véritablement décoller dans sa première partie; car ce qui fait sa force est aussi ce qui constitue sa faiblesse: Polanski semble encore marqué au plus profond par son expérience et manque manifestement de recul vis-à-vis de son sujet. Les deux premiers tiers du film sont plombés par des scènes souvent maladroites qui ressemblent, c’est horrible à dire, à un ‘best-of’ de l’occupation allemande de la Pologne qui enchaînerait les moments attendus de manière presque mécanique.

Malgré un évident problème de scénario, la mise en scène de Polanski, toute en retenue, pleine de pudeur, donne peu à peu vie à la longue épopée immobile de Szpilman. Les scènes de bataille et les exactions ne sont jamais vues que de la fenêtre de son appartement, en témoin caché et impuissant. Ces quelques séquences suffisent à élever Le Pianiste largement au-dessus de la mêlée des témoignages académiques sur l’Holocauste dans lequel il menace souvent de tomber. A mesure que le film avance, Polanski pousse son personnage à bout jusqu’à une dernière partie souvent magnifique, parfois sublime, qui s’affranchit de la lourdeur un peu figée du début mais n’en efface pas le souvenir. Adrien Brody, toujours remarquable, mais ici plus encore, donne vie à ce pianiste taciturne avec une force peu commune. L’impression générale est celle d’une œuvre bancale, bien à part dans la carrière de son auteur, réalisée avec énormément de dignité mais qui se trouve être au final peut-être trop sincère pour vraiment déranger, trop personnelle et en sourdine pour véritablement remuer.

par Liam Engle

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