Madame Henderson présente

Madame Henderson présente
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Madame Henderson présente
Mrs Henderson presents
Royaume-Uni, 2005
De Stephen Frears
Scénario : Martin Sherman
Avec : Judi Dench, Bob Hoskins, Kelly Reilly, William Allen Young
Durée : 1h45
Sortie : 11/01/2006
Note FilmDeCulte : *****-

Mrs Henderson, veuve fortunée, achète un théâtre pour y monter ce qui sera la première revue nue de Londres.

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Crème de l’actorat shakespearien, reconstitution à plumes et costumes, planches d’époque et courage sous les bombes, Madame Henderson présente pourrait sentir le classicisme naphtaliné aux angles paresseusement arrondis. Mais ce serait bien mal connaître les coutumes du chef d’orchestre, Stephen Frears, l’homme qui a réinjecté dans les veines de Choderlos de Laclos tout le venin de ses Liaisons dangereuses, ou qui a relu, d’après l’oeuvre de Valerie Martin, le mythe du Dr Jekyll et de Mr Hyde à travers les yeux de sa domestique dans Mary Reilly. L’art de donner un coup de chiffon sur les beaux meubles un rien poussiéreux, et la manière de rendre toute leur clarté. Son dernier film ne déroge pas à la règle: Madame Henderson présente est classique, mais vif et cadencé, aussi animé que peut l’être sa scène londonienne plongée dans les sous-sols de la Seconde Guerre Mondiale. Sur un mode spectacular spectacular, on y tremble de désir comme d’effroi sous les bombardements voisins, en racontant l’histoire d’une femme, de mœurs, d’un lieu ou d’une ville, tandis que celle en majuscule se déroule dans le ciel lointain ou au coin de la rue.

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Plus rude que nude, entourée de statues dénudées dont l’immobilité défie la censure, Judi Dench incarne le rôle-titre et se fait tête d’affiche du spectacle permanent. Un Dame Dench Show avec Judi en clown sur ma commode ou en oursonne géante, pour une Madame Henderson allergique au tricot et autres besognes gériatriques. L’aisance de la comédienne anglaise est pour beaucoup dans la réussite de ce portrait nuancé, où l’envie et l’amertume, la générosité et le conservatisme d’un personnage se confondent. Les portions de screwball comedy l’opposant à Bob Hoskins sont, elles, un peu plus essoufflées, mais n’entachent pas l’énergie de l’ensemble, dans un Windmill Theatre qui se la joue Moulin Rouge. Frears ne dirige pas pour autant une pure comédie musicale, plutôt une comédie dramatique où la scène est le cœur battant du récit. Les tableaux splendides et désuets, mettant aux prises sirènes et indiennes, cow-boys et babies of the Blitz, se succèdent dans le Soho des 30’s et de l’aube de la Guerre, mettant notamment en valeur la starlette Will Young ou la ravissante Kelly Reilly, admirée dernièrement chez Klapisch. Et s’il y a ici un cheveu blanc de cinéma de grand-maman, celui-ci reste du meilleur standing, enlevé et vivant.

par Nicolas Bardot

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