The Limits of Control
États-Unis, 2008
De Jim Jarmusch
Scénario : Jim Jarmusch
Avec : Isaach De Bankolé, Paz De la Huerta, Alex Descas, Gael Garcia Bernal, John Hurt, Bill Murray, Jean-François Stévenin, Tilda Swinton, Luis Tosar
Photo : Christopher Doyle
Durée : 1h56
Sortie : 02/12/2009
L'histoire d'un mystérieux homme solitaire, dont les activités restent en dehors de la légalité. Il est sur le point d'achever une mission, dont l'objet n'est pas dévoilé. A la fois concentré et rêveur, notre homme accomplit un voyage à travers l'Espagne, mais aussi à l'intérieur de sa conscience...
Film lounge
Comment défendre avec des mots simples un film uniquement sensitif ? Trip plastique majuscule qui évoque aussi bien les expériences narratives d'un David Lynch qui aurait pris le soleil qu'une exposition sur l'architecture espagnole, The Limits of Control est peut-être le film le plus libre de Jim Jarmusch, le plus fou aussi, qui abandonne totalement toute idée de narration pour une grande balade au pays du songe filmique sur une bande-son hallucinée drone-métal. On connait déjà les arguments des anti. Oui, le nouveau long-métrage ne raconte rien et pendant longtemps, multipliant les rencontres et surtout les lignes de fuite, s'amuse aussi de ses propres répétitions à l'excès, cherchant une forme nouvelle sans vraiment y parvenir. Mais dieu que c'est stimulant et original dans le contexte actuel du cinéma contemporain où 99% des films à l'écran se ressemblent peu ou prou avec depuis quelques temps la fameuse astuce du twist explicatif et pataud. N'attendez aucune explication ici bas. Jim Jarmusch travaille depuis toujours la figure du chevalier perdu sur la route - ici le tueur fantomatique de Ghost Dog, là l'homme sur le chemin de sa mort de Dead Man-, mais n'a plus envie de faire l'effort d'une quelconque intrigue, si ce n'est celle - symbolique - de pouvoir tuer le sens au profit de la sensation. Souvent magnifique, parfois ennuyeux - mais c'est le jeu -, The Limits of Control est un grand film (d'art) contemporain, un récit de voyage sous Lexomil, avec une femme fatale alanguie (Paz de la Huerta, sublime), une filles asiatique perdue et quelques "lonesome" cowboys.