J. Edgar

J. Edgar
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J. Edgar
États-Unis, 2011
De Clint Eastwood
Scénario : Black Dustin Lance
Avec : Judi Dench, Leonardo DiCaprio, Armie Hammer, Josh Lucas, Dermot Mulroney, Naomi Watts
Photo : Tom Stern
Musique : Clint Eastwood
Durée : 2h17
Sortie : 11/01/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.

CSI : WASHINGTON

John Edgar Hoover est l’une des figures américaines les plus passionnantes du 20e siècle, et aussi l’une des plus mystérieuses : premier directeur du FBI, assistant carrément à sa création, il restera à sa tête 48 ans. Véritable passionné, son travail passe avant tout et il développe des méthodes d’investigation innovatrices et toujours en vigueur. On sait aussi qu’il était un peu trop acharné voire paranoïaque quant à la chasse aux communistes, trop intransigeant avec ses collaborateurs et surtout bien trop enclin à mettre la moindre personnalité sur écoute, n’hésitant pas à avoir recours au chantage et se régalant en privé des affaires intimes des présidents et stars de Hollywood. Les rumeurs le disent même homosexuel, faisant de son bras droit Clyde Tolson, à ses côtés pendant 40 ans, son amant - un fait qu’encore aujourd’hui, 40 ans après la mort de Hoover, on ne peut affirmer pour sûr. Le scénario de Dustin Lance Black (justement récompensé d’un Oscar en 2009 pour Harvey Milk) aborde tout cela mais ne parvient malheureusement pas à trouver un fil conducteur, s’éparpillant dans tous les sens, incapable de créer une synthèse de cette vie bien remplie.

MILLION DOLLAR PAPY

Le projet était prometteur, mais l’on est loin des œuvres précédentes du maître Eastwood. Comme pour L’Échange, se situant lui aussi dans les années 30, la lumière du film est à nouveau très travaillée, mais ici ce choix crée la confusion à partir du moment où le film passe sans cesse - et trop souvent - des années 30 aux années 60 sans changer de ton visuel. Sans compter que la réalisation feutrée et élégante à laquelle on était habitués n’est plus vraiment au rendez-vous. Et si Hoover lui-même, sous les traits grimés de Leonardo Di Caprio, ne déçoit pas, le reste des personnages est unidimensionnel et ne permet pas de croire que de grands et moins grands moments de l’histoire se jouent devant nous (et ce n’est pas les deux maigres scènes avec Robert Kennedy qui créeront des frissons). Pire, abusant des scènes où Hoover et ses deux fidèles compagnons sont âgés (les maquillages étant de plus ratés et donc perturbants), Eastwood livre finalement un film de papy tout mollasson en s’attardant un peu trop sur la fin de carrière de ce jeune homme brillant et respecté dans son domaine - comme s’il créait un parallèle avec son propre parcours (le réalisateur est maintenant âgé de 81 ans). Le clou est enfoncé quand Hoover, dont la relation avec Tolson est pourtant plutôt bien abordée tout au long du film, devient un pseudo-Norman Bates à la mort de sa mère. Après un anecdotique Invictus et un honteux Au-delà, ce J. Edgar ne redore pas le blason de Clint Eastwood, qui aurait décidément du clore sa carrière en beauté avec Gran Torino.

par Marlène Weil-Masson

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