L'Illusionniste
The Illusionist
États-Unis, 2006
De Neil Burger
Scénario : Neil Burger d'après d'après l'oeuvre de Steven Millhauser
Avec : Jessica Biel, Paul Giamatti, Eddie Marsan, Edward Norton, Rufus Sewell
Photo : Dick Pope
Musique : Philip Glass
Durée : 1h50
Sortie : 17/01/2007
Donnant un spectacle devant le tout-Vienne de la fin du XIXe siècle, le magicien Eisenheim demande un volontaire pour son prochain tour. Désignée par son fiancé, le Prince héritier, Sophie monte sur scène. Eisenheim reconnaît alors l'amour de sa jeunesse.
WITHOUT A TRACE
Son premier film Entretien avec un assassin étant au mieux passé inaperçu, au pire ayant laissé un mauvais souvenir, il est étonnant de voir Neil Burger à la tête d'un film dont l'histoire est plutôt alléchante et qui promet une vraie ambiance, et surtout d'un casting masculin de choix. C'était trop beau pour être vrai: quelle déception de voir Edward Norton, dans un rôle ambigu pourtant parfait pour lui, avoir l'air de s'ennuyer ferme, face à un Paul Giamatti qui nous ferait presque oublier à quel point il est magistral dans La Jeune Fille de l'eau. Ils ne sont pas aidés par le jeu outrancier de Rufus Sewell ni par Jessica Biel - en quête de crédibilité - qui fait… ce qu'elle peut. L'Illusioniste est avant tout une histoire d'amour, à laquelle, à cause de cette non direction d'acteurs, on ne croit pas un instant, les réactions anachroniques des personnages finissant de trahir un scénario mal fagoté. Le réalisateur fait tout de même des efforts, surtout esthétiques (grâce à un directeur photo à la patte affirmée), non sans flirter avec un rendu amateur, et réussit à dégager une certaine torpeur, une aura de mystère, une atmosphère aussi pesante pour les spectateurs qu'elle l'est pour les protagonistes. Quand il s'attarde sur les tours de magie, nous devenons les spectateurs ébahis du grand Eisenheim, intrigués jusqu'au bout. La toute dernière partie du film fera office de réveil, le rythme s'accélérant enfin, mais malheureusement, elle déçoit par sa prévisibilité. On ne peut s'empêcher de penser qu'en d'autres mains, cette adaptation aurait pu devenir un drame romantique passionnel et ténébreux, un cousin de Moulin Rouge!…