Hollywood Homicide
États-Unis, 2003
De Ron Shelton
Scénario : Ron Shelton, Robert Souza
Avec : Harrison Ford, Bruce Greenwood, Josh Hartnett, Lena Olin, Isaiah Washington
Durée : 1h51
Sortie : 01/10/2003
Deux flics de Los Angeles enquêtent sur le meurtre d'un rappeur, tout en jonglant avec leur deuxième job, respectivement agent immobilier et prof de yoga...
BUD & MOOVY
Deuxième film de Ron Shelton à sortir en moins de deux mois, Hollywood Homicide est le pendant joyeux du précédent Dark Blue. Le même décor (Los Angeles), les mêmes personnages (un flic usé et un jeune loup), des vestiges d'intrigue similaires (le choc avec la hiérarchie du commissariat). Mais ici, l'univers est abordé d'un point de vue ludique, léger, "hollywoodien" (Dark Blue était plus "south central-esque"). Ron Shelton, qui s'est spécialisé dans le film sportif (Duo à trois, Les Blancs ne savent pas sauter, Cobb ou Tin Cup...) prend le parti de montrer les cops du LAPD dans leurs activités quotidiennes, prosaïques, coincés entre deux jobs et plusieurs femmes. Le ton est bondissant, le visuel est coloré. Shelton prend visiblement beaucoup de plaisir à filmer sa ville et en montrer, même brièvement, les multiples facettes. Harrison Ford et Josh Hartnett, duo improbable, forment une équipe au charisme en béton armé et s'amusent visiblement avec leur personnage.
RYTHM OF THE HOLLYWOOD NIGHT
Du plaisir donc, même si l'ensemble est par moments plombé par une multitude d'intrigues. C’est d’ailleurs cette profusion de fils narratifs (l'enquête, la relation de Ford avec son amie, la pression de l'IGS...) qui balaie les ambitions premières des deux scénaristes, Shelton lui-même et Robert Souza (consultant sur Dark Blue). Certaines scènes s'étirent au-delà du raisonnable, et même si ce rythme syncopé donne un certain charme décalé au film, il l'empêche fréquemment de décoller. La deuxième partie prend plus ouvertement la voie de l'action et, malgré une poursuite rondement menée et très spectaculaire, elle déséquilibre légèrement le métrage. Le tout reste malgré tout à la lisière de la moyenne, sympathique, fun et attachant en dépit d’un ensemble globalement bancal et maladroit. Shelton n’a pas transformé l’essai de Dark Blue, mais peut encore creuser le fillon.