Hidden

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Hidden
The Hidden
États-Unis, 1987
De Jack Sholder
Scénario : Jim Kouf
Avec : Claudia Christian, Clarence Felder, Kyle MacLachlan, Michael Nouri, Ed O'Ross
Photo : Jacques Haitkin
Musique : Michael Convertino
Durée : 1h36
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L'expression "petit bijou" semble avoir été conçue spécifiquement pour décrire The Hidden de Jack Sholder, modeste production fantastique sortie en 1987. Petit bijou donc, mais surtout grand film que ce polar mâtiné de SF. L'histoire toute conne d'un flic de Los Angeles (Michael Nouri) à qui il est adjoint contre son gré un mystérieux agent du FBI (Kyle MacLachlan) pour enquêter sur une série de crimes commis par d'honnêtes citoyens se tournant du jour au lendemain vers le mal. Beck (le flic) découvre non seulement que l'ennemi n'est autre qu'un alien prenant possession des corps d'innocents pour perpétrer ses méfaits, mais en plus que son co-équipier du FBI est également un visiteur des étoiles.

La réussite du film tient avant tout à un scénario qui devrait servir de modèle dans les écoles de cinéma tant il est verrouillé sans être mécanique, fluide sans être dénué de surprises. S'ouvrant sur une scène anthologique de braquage suivi d'une poursuite en voiture qui présente d'emblée la dangerosité des victimes possédées par l'alien, le film suit alors en alternance les deux enquêteurs et leur cible, qui erre de corps en corps pour mieux leur échapper.

Jack Sholder, en petit maître méconnu, tisse des relations simples mais profondes entre les deux héros. Un MacLachlan comme toujours parfait habite (c'est le cas de le dire) l'agent du FBI extra-terrestre, et Michael Nouri trouve ici le rôle de sa vie. Il est difficile de ne pas admirer l'intelligence du scénario dans sa description des rapports humains; chaque personnage prend vie grâce à quelques traits, sans jamais tomber dans la caricature, et les relations entre les deux enquêteurs, celles entre Beck et sa famille, Lloyd et la petite fille, sont toutes dépeintes avec intelligence et sensibilité.

Au delà de son indéniable réussite scénaristique (mais aussi technique, Sholder n'est pas manchot et nous livre une poursuite en voiture de référence), le plaisir du Hidden tient également au caractère éminemment jouissif de son méchant. L'alien qui s'empare des corps manque quelque peu de manières, ce qui nous vaut plusieurs moments d'anthologie, notamment dans un diner où, sous l'apparence d'un vieux cardiaque, il se permet d'écouter du hard-rock à fond (ah...nostalgie des années 80 !) et de roter à table. Son caractère antisocial fournit de nombreux gags qu'il vaut mieux ne pas révéler, de la même manière qu'il ne faut pas dire quel itinéraire va emprunter le monstre, passant au hasard de corps en corps (d'abord un sympathique yuppie, ensuite un vieillard, ensuite...?).

Empruntant au film d'horreur et de SF ainsi qu'au buddy movie, The Hidden est une petite merveille de classicisme intelligent réalisée avec soin et talent, qui prouve bien que l'industrie de la série B américaine au sommet de sa forme est difficile à égaler dans le plaisir qu'elle procure.

par Liam Engle

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