Gang de requins
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Shark Tale
États-Unis, 2004
De Bibo Bergeron, Vicky Jenson
Scénario : Michael Wilson
Avec : Jack Black, Robert De Niro, Peter Falk, Angelina Jolie, Martin Scorsese, Will Smith
Sortie : 13/10/2004
Règlements de compte et rififi dans la mafia sous-marine. Le fils du parrain, Don Lino, a été assassiné. Et le frêle Oscar pourrait jouer le rôle du suspect idéal.
VAGUE A L’AME
Malgré le récent triomphe de Shrek 2, il semble subsister dans l’équipe Dreamworks ce petit rien de complexe face à la rutilante et flamboyante machine Pixar. Fourmiz s’était hâté, en son temps, pour contrer les assauts de 1001 Pattes, tandis que Gang de requins semble répondre un an plus tard au raz de marée du Monde de Nemo. Las, si l’émulation des fourmilières avait donné deux beaux enfants, Gang de requins coule corps et biens, a fortiori si l’on compare le piètre résultat à la bijouterie fine de Lasseter. Alors que Shrek 2 faisait part d’un véritable effort de mise en scène, la pêche au squale vire rapidement à la bouillie survitaminée, confondant la plupart du temps énergie et hystérie. De plus, si le film est techniquement à la hauteur des attentes, l’accumulation de couleurs criardes nourrit un visuel proche du mauvais goût. Comme si Gang de requins devait hurler sa présence à chaque mouvement de caméra, à chaque écaille dorée ou fluorescente. Dommage que le scénario soit, à l’opposé, si terne, dépourvu d’enjeu fort ou de réelle progression, aboutissant à un climax qui n’existe pas. Il reste encore à supporter l’insupportable: la performance exaspérante et surchargée de Will Smith, doubleur du poisson principal. Si Gang de requins reste néanmoins regardable, c’est grâce à quelques jolies idées dispersées ici ou là (ou quelques gags qui s’éloignent des chemins balisés de l’anthropomorphisme), et à Jack Black, parfait en requin délicat qui vit mal son goût honteux pour les herbes et (surtout) les jolis dauphins.
