Fauteuils d'orchestre

Fauteuils d'orchestre
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Jessica, une jeune provinciale curieuse de tout originaire de Mâcon, arrive à Paris dans l'espoir de réaliser le même parcours que sa grand-mère: travailler dans le luxe de la ville lumière et y côtoyer des gens célèbres. Avenue Montaigne, elle se fait embaucher au culot dans une brasserie. Sa route va alors croiser celles d'un pianiste renommé, d'une actrice de théâtre et de télévision ou encore d'un riche collectionneur…

PLUS LAIDE LA VIE

Aux deux tiers de Fauteuils d'orchestre, une jeune barmaid débarquée de sa province (Cécile de France, monotone), s'étonne que son patron (François Rollin, bougonnant) se plaigne d'être débordé par un afflux de clients. "Pourquoi vous plaignez-vous tout le temps", demande la donzelle esbaudie par le clinquant de la ville lumière, "vous n'êtes même pas riche ni artiste!". On cite de mémoire, mais l'essentiel est là. Fauteuils d'orchestre chemine sur ce mode, de lieux communs en énormités populistes, de clichés touristiques (la Tour Eiffel est de la moitié des plans) en leçons de vie-slogans. De la catastrophique choralité qui s'agite une interminable heure trois quarts durant sous nos yeux atterrés, on ne peut, à chaque minute, que constater l'étendue des dégâts. Paris, embaumé dans une photo jaunâtre, y est réduit à une portion de rue (l'avenue Montaigne, filmée comme une mauvaise pub de quartier) et à sa stricte fonction de carte postale. Un miroir aux alouettes du strass - soit la somme d'un fourre-tout nommé culture et d'un pouvoir nommé biffetons - en lequel les Thompson mère et fils invitent chacun à vivre par procuration, étant entendu que le malheur et le bonheur des autres, surtout quand les autres ont du blé, c'est mieux que la vie. Alors, certes, Albert Dupontel joue vraiment quatorze mesures de Beethoven (seule véritable performance du film, qui en fera même le clou de son climax pompier), Sydney Pollack parle vraiment français, Dani gigote vraiment en écoutant Gilbert Bécaud, Claude Brasseur porte vraiment des sous-pulls immondes, Valérie Lemercier jure vraiment comme un charretier, Laura Morante est vraiment inexistante, Christopher Thompson joue vraiment aussi mal qu'il écrit et Suzanne Flon est vraiment morte. Mais qu'on ne s'y méprenne pas: tout est faux, tout est toc.

par Guillaume Massart

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