Expendables : unité spéciale
Expendables (The)
États-Unis, 2009
De Sylvester Stallone
Scénario : Sylvester Stallone
Avec : Steve Austin, Charisma Carpenter, Randy Couture, Terry Crews, Jet Li, Dolph Lundgren, Brittany Murphy, Eric Roberts, Mickey Rourke, Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Jason Statham, Bruce Willis
Photo : Jeffrey Kimball
Musique : Brian Tyler
Durée : 1h45
Sortie : 18/08/2010
Ce ne sont ni des mercenaires, ni des agents secrets. Ils choisissent eux-mêmes leurs missions et n'obéissent à aucun gouvernement. Ils ne le font ni pour l'argent, ni pour la gloire, mais parce qu'ils aident les cas désespérés. Depuis dix ans, Izzy Hands, de la CIA, est sur les traces du chef de ces hommes, Barney Ross. Parce qu'ils ne sont aux ordres de personne, il devient urgent de les empêcher d'agir. Eliminer un général sud-américain n'est pas le genre de job que Barney Ross accepte, mais lorsqu'il découvre les atrocités commises sur des enfants, il ne peut refuser. Avec son équipe d'experts, Ross débarque sur l'île paradisiaque où sévit le tyran. Lorsque l'embuscade se referme sur eux, il comprend que dans son équipe, il y a un traître. Après avoir échappé de justesse à la mort, ils reviennent aux Etats-Unis, où chaque membre de l'équipe est attendu. Il faudra que chacun atteigne les sommets de son art pour en sortir et démasquer celui qui a trahi.
LA VÉRITÉ, SLY, TU M'AS DÉÇU !
Il y a quelques mois, Jean-Claude Van Damme avait expliqué les raisons de son refus d’intégrer le casting de The Expendables. Selon lui, l’Etalon italien aurait été incapable de lui fournir un script, et aurait donné l’argent comme prétexte pour accepter sa proposition, ce que Sly a évidemment nié. S’en est suivie une courte bataille entre les deux musclés par conférences de presse interposées. Sans forcément approuver ni comprendre le refus de Van Damme, qui a préféré à la place produire, réaliser, interpréter et monter un film massacré à Cannes (The Eagle Path), on peut se demander, au vu du spectacle finalement bien limité qu’est The Expendables… s’il n’avait pas dit la vérité. Rappelons que, passées les lointaines années durant lesquelles Sly a tenté d’échapper au cinéma d’action (La Taverne de l’enfer, F.I.S.T, Les Faucons de la nuit, A nous la victoire), le créateur de Rocky n’a eu de cesse de foutre sa carrière en l’air, par flemmardise, par facilité, par appât du gain aussi. Chaque succès critique et/ou public a été invariablement suivi d’une ou plusieurs purges, aboutissant elles-mêmes à une traversée du désert. Alors qu’il place la même année deux films au top 5 du box-office (Rocky 4 et Rambo 2), il signe un contrat mirobolant avec la Cannon et enchaine les catastrophiques Cobra et Over the Top. Quelques années plus tard, après le triomphal Cliffhanger et le sympathique Demolition Man, il replonge dans les conneries avec le sourire et une belle régularité : L’Expert, Assassins, Judge Dredd, Get Carter, Avenging Angelo, D-Tox, Spy Kids 3, jusqu’à commettre l’irréparable : une apparition dans Taxi 3…
Avec The Expendables, cet adepte du « un pas en avant, deux pas en arrière » recommence les gogoleries comme à la grande époque : personnages prétextes qui rentrent et sortent du film (Lundgren, Charisma Carpenter), acteurs qui vont du bon (Statham, Rourke) au catastrophique (Jet Li !), histoire sans intérêt, scénario bâclé, rebondissements gratuits… Le spectacle se veut nostalgique et jouissif, il l’est sans doute, à condition de passer sur un grand nombre de défauts qui ralentissent le film et le pénalisent fortement. En l’état, ce premier opus d’une potentielle série à succès n’est qu’un enchaînement de scènes qui se veulent cultes, bien souvent paralysées par des dialogues d’une connerie abyssale, et greffées n’importe comment au récit. Comme si le scénario avait été dessiné au fur et à mesure des engagements des acteurs, sans véritable liant. A l’image de la fameuse scène auto proclamée historique et légendaire avant même son tournage, celle mettant face à face les trois icônes du cinéma d’action : Stallone, Willis, Schwarzenegger. Le résultat : un banal concours de vannes faciles (Sly n’étant pas Tarantino), cadré et monté n’importe comment, intégré plus ou moins aléatoirement à l’histoire. Prévisible ? Peut être, tant le projet apparaissait dès ses prémices comme un concept, déclinable sur plusieurs épisodes, chacun dépoussiérant son lot de « stars » oubliées du cinéma d’action. Tout ça pour quoi ? A part les balancer dans des scènes certes drôles et punchy, blindées de CGI, Stallone ne fait pas grand-chose d’une idée initiale qui suffit sans doute à assurer un spectacle décérébré du samedi soir, mais certainement pas à imposer une nouvelle date dans le cinéma d’action, ni même à se hisser dans le top des meilleurs films de l’acteur. Déception.