Douce nuit, sanglante nuit

Douce nuit, sanglante nuit
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Douce nuit, sanglante nuit
Silent Night, Deadly Night
États-Unis, 1984
De Charles E. Sellier Jr.
Scénario : Michael Hickey
Avec : Robert Brian Wilson
Photo : Henning Schellerup
Musique : Perry Botkin
Durée : 1h18
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Traumatisé par le meurtre de ses parents lors d'un réveillon de Noël, le jeune Billy est recueilli dans un orphelinat dirigé par des nonnes sadiques qui vont le brutaliser pendant des années. Devenu adolescent, Billy doit se déguiser en père Noël pour le magasin de jouets où il travaille. Cela va déclencher chez lui une fureur dévastatrice et sanglante.

LE PÈRE NOËL A LES BOULES

Lors d'une scène de Douce nuit, sanglante nuit, un grand-père met en garde son petit-fils: Noël serait la nuit la plus épouvantable de toute l'année. "Est-ce que tu sais ce que fait le Père Noël?, demande l'aïeul au gamin forcément effrayé. Réfractaires à Noël, à la crèche de tata et aux chaussettes pendues à la cheminée, ce film est pour vous. Douce nuit, sanglante nuit, réalisé à l'âge d'or du slasher et de ses tueurs pervers, prend comme héros sanglant un Père Noël. Ou plutôt, un jeune homme, sorte de sosie 80's de Ryan Kwanten, falot et athlétique, déguisé de force avec barbe blanche et tenue rouge. Mettons tout de suite une chose au clair: la délicatesse n'est pas le fort de Douce nuit, sanglante nuit. Le réalisateur Charles E. Sellier Jr. appuie le trauma de ce jeune homme (petit, son père a été tué par balles par un homme déguisé en Père Noël tandis que sa mère, préalablement dépoitraillée, a été égorgée, le tout sous ses yeux) avec la subtilité d'un pachyderme déboulant dans une classe de maternelle. Peu importe. Car la joie que le film procure tient plutôt du plaisir coupable, long métrage mollasson certes, bas du plafond probablement, mais qui propose de sémillantes mises à mort de saison: décapitation sur une luge, étouffement à la guirlande électrique, empalement sur des cornes de cerf. Pas question de se limiter à un simple couteau de cuisine: Père Noël a d'autres tours dans sa hotte.

Dans Douce nuit, sanglante nuit, les hurlements épouvantés se confondent avec les chants de Noël. Les bonnes sœurs sont forcément perverses. Les poufettes ouvrent leur porte en pleine nuit, les seins à l'air, juste vêtues d'un mini-short en jean. Rien de plus normal. Le trait, apparemment, n'était pas assez épais pour tout le monde. Douce nuit, sanglante nuit s'est pris une volée de bois vert à sa sortie, de la part de la PTA (Parent-Teacher Association) qui réclamait l'interdiction du film, et plus surprenant, de la part d'éminents critiques. Qu'ils détestent le film, soit. Mais voir feu Gene Siskel et Roger Ebert se transformer en pasionarias, lançant des shame on you! aux membres de l'équipe lors de leur show télé, tout ça parce que faire du Père Noël un monstre serait sacrilège, a quelque chose d'assez extraordinaire. Quinze jours plus tard, le film a été retiré de l'affiche. C'était suffisant pour faire de cette joyeuse petite bobine un rien perverse (le Père Noël offrant un cutter à une fillette ou une hache à un garçonnet) une petite pépite culte.

par Nicolas Bardot

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