Dahlia noir (Le)

Dahlia noir (Le)
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Dahlia noir (Le)
The Black Dahlia
États-Unis, 2006
De Brian de Palma
Avec : Aaron Eckhart, Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Mia Kirshner, Hilary Swank
Durée : 2h00
Sortie : 08/11/2006
Note FilmDeCulte : ****--

Années 40, Los Angeles. Deux inspecteurs, Bucky et Lee, le feu et la glace, enquêtent sur un meurtre particulièrement sordide, celui d'Elizabeth Short, une starlette d'Hollywood.

UN FILM D'AUTEUR

L’adaptation du célèbre Dahlia noir de James Ellroy par Brian De Palma, cinéaste culte par excellence, tenait du fantasme cinéphile. L’écriture cinématographique du réalisateur de Scarface ou des Incorruptibles semblait coller parfaitement au style emphatique de l’écrivain américain. Pourtant, au fil de la production, des nuages noirs se sont amoncelés au-dessus du projet. Mis à mal par l’échec de Femme fatale, Brian De Palma peinait à boucler son budget et à trouver son casting. Finalement réalisé en marge des grands studios, à Sofia en Bulgarie, sans véritable star masculine mais avec Scarlett Johansson et Hilary Swank pour le glamour, Le Dahlia noir a fait de ses faibles moyens un atout. Vrai-faux remake de Body Double, son long métrage le plus barge, le film explose avec fracas le mirage hollywoodien pour mieux explorer ses côtés sombres à l’instar de Mulholland Drive de David Lynch ou de La Vérité nue d’Atom Egoyan. Si la résolution de l’intrigue policière pourra décevoir les amoureux du polar, Le Dahlia noir est un fascinant exercice de style au ton suranné qui délivre lentement son poison. Il y a quelque chose de pourri dans le Los Angeles des années 50…

THE DOLL IS MINE

Si James Ellroy a aimé cette adaptation après avoir désavoué LA Confidential, pourtant objectivement mieux fini et plus classe, ce n’est pas un hasard. De Palma est resté fidèle à l'esprit au roman, pas au roman en lui-même. Son Hollywood des années 50 est un lieu borderline peuplé de garces, de flics corrompus et de travestis. Le cinéaste règle ses comptes avec la Mecque du cinéma et renvoie à égalité maquereaux, magnats de l’immobilier et producteurs, aux métiers finalement pas si éloignés… Le scénario sent le souffre et le stupre, la mise en scène, elle, est flamboyante. Dès le premier plan-séquence sous forme d’hommage à La Soif du mal d’Orson Welles, Brian De Palma récite ses gammes comme un soliste d’exception, s’appropriant l’œuvre originelle pour développer ses propres thèmes. La mère diabolique évoque bien sûr Carrie, le bal du Diable, impossible également de ne pas songer à Blow Out, pour le côté obsessionnel des deux héros ou à Phantom of the Paradise pour le décorum et le personnage d’Elizabeth Short. Dans une magnifique scène en noir et blanc, elle dévoile face caméra sa fragilité et sa mortalité. Bientôt les masques vont tomber et l’horreur surgir.

par Yannick Vély

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