Casino Royale (1967)

Casino Royale (1967)
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Casino Royale (1967)
Royaume-Uni, 1967
De Val Guest, Ken Hughes, John Huston
Scénario : John Law, Wolf Mankowitz, Michael Sayers d'après le roman de Ian Fleming
Avec : Woody Allen, Ursula Andress, David Niven, Joanna Pettet, Peter Sellers, Orson Welles
Photo : Jack Hildyard
Musique : Burt Bacharach
Durée : 2h11
Sortie : 30/11/1999
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Le fameux James Bond, désormais à la retraite, doit reprendre du service après l’assassinat de M par l'organisation SMERSH. Ses successeurs étant des incapables, il engage Evelyn Tremble pour s'occuper de Topple Le Chiffre, le chef du SMERSH. Avec l'aide de la belle Vesper Lynd, l'agent secret le plus riche du monde, il convainc Tremble d'agir sous le nom de 007.

PLUS QU'UNE ADAPTATION, PLUS QU'UNE PARODIE, UNE SATIRE

En 1967, les James Bond de EON Production, portés par Sean Connery, sont déjà un indéniable succès et l'agent 007 fait l'objet d'un véritable culte. Sorti en même temps que On ne vit que deux fois, cette première version cinématographique de Casino Royale est LE flop de la décennie. Il est considéré par ses détracteurs, aveuglés par le fait que l'on touche à leur idole naissante, comme une parodie vulgaire. Il est vrai que le film tourne en dérision quelques éléments mythiques de la série. James Bond est incarné par David Niven, qui avait été contacté par EON Production à l'époque. Ses successeurs sont présentés comme des lavettes et celui qu'il choisit pour le remplacer porte un nom de fille. De plus, Ursula Andress balaye Honey Ryder en endossant elle aussi le rôle de 007 dans une version très féministe, et Woody Allen apparaît comme un ersatz du Dr. No. Mais ces reproches ne sont qu'un prétexte pour masquer le sentiment de gêne et d'incompréhension qu'a provoqué le côté satirique du film. En bref, il ne reste presque plus rien du roman de Ian Fleming hormis le lieu et les noms de James Bond et du Chiffre. Bien sûr, la dose de parodie est assumée par les producteurs. N'ayant la possibilité d'utiliser ni Sean Connery, ni la musique de John Barry, ils ont décidé de faire un film outrageusement bondien, le peuplant de stars, de blagues et de références. Construit comme un kaléidoscope psychédélique, Casino Royale montre l'univers de Bond vu à travers un prisme corrosif.

Il décuple les agents 007 comme autant de copies de Sean Connery, chacun reprenant un trait particulier de James Bond et le grossissant. Le tout est baigné dans une structure complexe répondant au concept dit de "l'idée du jour". Plusieurs scénaristes, plusieurs réalisateurs, chacun apportant à la trame sa propre vision de l'univers bondien. Il en ressort une multitude de petites histoires qui se recoupent, s'emmêlent et s'emboîtent. Le film se retrouve alors bien éloigné du roman de base. Mais ceci n'est en fait qu'un constat de la direction que prend la série des Bond officiels, pointant du doigt la grande prise de liberté d'EON Production avec les livres de Ian Fleming depuis Goldfinger. Derrière cette façade semi-parodique se trouve en fait une satire de la tournure que prend le monde à la fin des années 60. La création de clones par le Dr. Noah pour remplacer les hommes influents des plus grandes puissances mondiales est une allusion directe aux théories de conspiration de cette époque. De plus, sa soucoupe volante touche à l'idée de la conquête spatiale par les deux blocs. Le film se pose ainsi comme une réflexion acerbe sur la guerre froide. La séquence se situant à Berlin n'est autre qu'un constat ironique de la stagnation de cette situation et se répercute plus tard dans le film avec l'évocation de la course à l'armement nucléaire. Ce dernier point est souligné par le fait que Sir James Bond, interprété par David Niven, trouve désastreuses et inutiles toutes les armes modernes qu'il est contraint d'utiliser. Si le film n'a eu aucun succès commercial lors de sa sortie, il est devenu par la suite plus influent que ses créateurs ne l'auraient imaginé, ouvrant la voie aux parodies et satires du genre, il est le père direct des Austin Powers.

par Julie Anterrieu

En savoir plus

Sorti en 1954, le troisième épisode de la série Climax, diffusée sur la chaîne CDS, est le tout premier James Bond en images. C'est Barry Nelson qui a l'honneur de se glisser pour la première fois dans la peau de l'agent secret devenu culte. Bien que 007 soit transformé en espion américain, le téléfilm reste extrêmement fidèle à l'œuvre de Ian Fleming. Il met également en scène les personnages récurrents que sont Le Chiffre et Felix Leiter. Ce téléfilm d’une heure tourné live a longtemps été perdu, jusque dans les années 80 où il a enfin pu bénéficier d’une sortie sur VHS, bien qu’incomplète. En effet, ce n’est que plusieurs années plus tard encore que fut découverte une autre version, incluant cette fois la fin de l’épisode. La version incomplète peut être trouvée sur certaines éditions du DVD de Casino Royale version 1967.

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