Boudu
France, 2005
De Gérard Jugnot
Scénario : Gérard Jugnot, Philippe Lopes Curval
Avec : Gérard Depardieu, Constance Dolle, Catherine Frot, Gérard Jugnot, Serge Riaboukine, Jean-Paul Rouve
Photo : Gérard Simon
Durée : 1h44
Sortie : 09/03/2005
Christian Lespinglet, un galeriste surendetté, sauve de la noyade Boudu, un SDF. Alors qu’il se résigne à lui offrir le gîte et le couvert pour quelques heures, Boudu réussit à s’immiscer au fur et à mesure dans la vie de Christian. Avec son franc-parler, son côté grossier et égoïste, il va semer la zizanie dans ce petit monde cosy, mais ses manières pourraient peut-être aider à guérir le mal interne qui se propage dans la vie trop incertaine de Christian.
L’INCRUSTE
Pour son neuvième film, Gérard Jugnot réendosse une nouvelle fois la panoplie du Français moyen qui lui sied si bien. Pour la forme, le boucher M. Batignole devient alors galeriste, mais le fond reste finalement le même: l’élément parasite qui apparaît au final comme salvateur, réussissant à changer les préjugés trop facilement établis d’une société conventionnelle. Loin de l’idée que l’on se faisait d’un remake du film de Renoir, ou d’une nouvelle adaptation de la pièce de René Fauchois, le Boudu moderne, interprété par un Depardieu au meilleur de sa forme, délaisse son côté méchant et trop anarchique pour créer de toutes pièces un nouvel homme, certes bourru, mais à la finesse subtile d’un gosse de la rue, dont le charme vient de son grain de folie. Sous le soleil d’Aix-en-Provence, ce nouveau Boudu va donc intervenir malgré lui dans la vie de ces "bobos" en mal de réussite, en mal d’enfant et d’amour. Avec le style qu’on lui connaît, Jugnot filme sa comédie sociale de manière convenue, mais ceci pour mieux détacher ses personnages du support. Il réussit à faire naître et vivre ses différents protagonistes dans cette histoire où le morose et le terne cèdent peu à peu du terrain à l’émotion colorée. Seulement, il subsiste une impression tenace de déjà-vu. Comme si une certaine redite de ses histoires commençait à se faire sentir et qu’une inexplicable envie de le voir passer à autre chose s’emparait de nous. Comme le projet Astérix 3 a capoté, on espère que l’annoncé Les Bronzés 3 amènera un peu de sang neuf dans l’irrigation du pourtant génial esprit de notre autre Gérard national.