Benjamin Gates et le tresor des templiers
National Treasure
États-Unis, 2004
De Jon Turteltaub
Scénario : Oren Aviv, Jim Kouf, Charles Segars, Cormac Wibberley, Marianne Wibberley
Avec : Justin Bartha, Sean Bean, Nicolas Cage, Harvey Keitel, Diane Kruger
Durée : 2h10
Sortie : 22/12/2004
Benjamin Gates est persuadé depuis sa plus tendre enfance que le trésor mythique des Templiers est caché sur le sol américain. Aidé de l'homme d'affaire Ian Howe, il découvre un indice déterminant près du cercle polaire. C'est le début d'une longue chasse au trésor.
RIEN SUR LE DA VINCI CODE
Carton surprise de la fin de l'année aux Etats-Unis, Benjamin Gates et le trésor des Templiers est avant tout la dernière production de Jerry Bruckheimer sous la bannière Walt Disney. Une double maternité qui annonce le programme à venir: un divertissement familial, calibré et efficace confié à un faiseur patenté, ici Jon Turteltaub, un employé modèle de la maison Mickey à qui l'on doit Rasta Rocket. La mise en scène impersonnelle de ce dernier sied à merveille aux cahiers des charges parfaitement rempli par le scénario. Romance, aventure, touches d'humour apportées par le second rôle de service: Benjamin Gates et le trésor des Templiers possède ce professionnalisme qui manque cruellement à nos grosses machines françaises, ce subtil dosage entre premier degré, rythme effréné et incohérences nécessaires à une intrigue improbable mais jouissive. Les acteurs se mettent au diapason du récit. En Indiana Jones du pauvre, Nicolas Cage s'en tire avec les honneurs et parvient à être crédible. Plus amusantes (ou désolantes) sont les apparitions de Jon Voigt et Harvey Keitel. Défaut récurrent des récents blockbusters, la durée excessive du métrage provoque hélas un certain sentiment de trop-plein, surtout dans la dernière partie qui accumule rebondissements et fausses découvertes jusqu'à l'écoeurement.
GABRIEL KNIGHT, LE RETOUR
Ce qui est fascinant dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers, ou plutôt pour reprendre le titre américain beaucoup plus accrocheur et en adéquation avec le propos du film, National Treasure, est ce besoin américain de créer un mythe fondateur. Jerry Bruckheimer a déjà par le passé exalté le patriotisme américain (Pearl Harbor), façonné des héros (Top Gun) et réécrit quelques pages noires de l'histoire américaine (Le Plus beau des combats). Dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers, il pousse le bouchon plus loin. Il associe l'Histoire du monde - l'introduction composée de rapides vignettes est excellente - à celle de son pays, transforme un symbole, la Déclaration d'Indépendance en carte au trésor, et promène ses personnages sur les lieux les plus emblématiques de la création des Etats-Unis. La clé du succès était là. Alors que la world archéologie de Tomb Raider et la fumisterie moyenâgeuse des Prisonniers du temps se sont soldées par de cuisants et mérités échecs au box-office, au moins sur le sol américain, Benjamin Gates et le trésor des Templiers a trouvé un écho dans son coeur de cible et tapé juste et fort. Une bien belle leçon de marketing appliqué.