Aventuriers de la 4e dimension (Les)

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Mike, lycéen en retard dans son travail scolaire, doit rendre à son professeur le rapport de son projet scientifique. Une nuit, accompagné de son amie Ellie, il s'introduit dans un entrepôt militaire où il dérobe une étrange machine. Mike parvient à faire fonctionner l'engin qu'il décide de montrer à son professeur. Lorsque l’appareil, par un excès d’électricité, crée une gigantesque brèche spatio-temporelle et se met à mélanger passé, présent et avenir, que le professeur de science est happé par l'une de ces failles, qu'un gigantesque champ magnétique plonge la ville dans l'obscurité et que le lycée est envahi par des dinosaures et une horde de combattants du Vietnam, Michael, Ellie et leur ami Vince n’ont plus qu’à sauver "l’humanité".

MY FINANCIAL PROJECT

Durant cette chère et tendre décennie 80, aux USA, les sondages n’ont de cesse de mettre en exergue le fait que la majorité du public hantant les salles de cinéma soit constituée d’adolescents. Et quand on connaît, évidemment, l’amour que porte la capitale mondiale du divertissement pour son propre rendement, il apparaît logique que cette machine à rêves qu’est Hollywood fasse de l’œil à son principal auditoire, et que cette décade soit ainsi remplie de films à leur effigie. Que ce soit sur le ton de la comédie (La Folle Journée de Ferris Bueller, John Hugues, 1986), de l’aventure (Les Goonies, Richard Donner, 1985), de la romance (Can’t Buy Me Love, Steve Rash, 1987), du fantastique (Monster Squad, Fred Dekker, 1987) ou même du thriller (Wargames, John Badham, 1983), tous les genres ont travaillé et/ou révisé leurs scripts pour incorporer, si ce n’est axer leurs trame principale autour de ce soi-disant âge ingrat, histoire d’orienter chacun de ces films vers ce que l’on appelle aujourd’hui encore le teen movie. Mais forcément, à vouloir mélanger les genres, on y laisse parfois quelques plumes, ce qui est quelque part le cas de ces Aventuriers de la 4e dimension. En tout cas selon les financiers de chez Disney. Pourtant tous les ingrédients avaient été mis en place pour faire de cette simple série B l’un des petits événements de l’été 1985, l'un de ces films qui ne payent pas de mine sur le papier mais qui parfois s’en sortent avec le pactole, ou en tout cas savent suffisamment faire parler d’eux pour se frayer un chemin plus qu’agréable dans les sphères du box-office annuel.

MY SUMMER MOVIE PROJECT

Et dans le genre, on peut dire que le scénariste et réalisateur, qui avait signé le scénario de Starfighter, l'un des jolis succès de 1984, a pourtant tout mis en œuvre pour nous livrer un film on ne peut plus calibré et argumenter son pitch plus qu’improbable. Jugez plutôt: le héros, Michael, est un jeune un poil rebelle, sa petite amie vient de la quitter, son meilleur pote est un comique loser né et son prof de science lui donne seulement deux semaines pour présenter un projet, faute de quoi il n’obtiendra pas son diplôme. Jusque-là, rien de plus normal que cet adolescent. Puis c’est au tour de l’élément perturbateur de faire son entrée. Ici il prend la forme d’un appareil extra-terrestre, obtenu dans une réserve secrète de l’armée, ayant la capacité d’ouvrir des portes spatio-temporelles et de faire venir dans notre époque des éléments du passé et du futur. Bref, une histoire tout ce qu’il y a de plus assurément distrayante pour les jeunes spectateurs en quête de distraction. Mélange savant d’aventure, de science-fiction et de paranormal - en moins stupide que le Bill & Ted's Excellent Adventure de Stephen Herek (1989) -, la combinaison semblait idéale pour rallier les foules. À cela rajoutons quelques comédiens en devenir ou confirmés comme John Stockwell (Christine), Fisher Stevens (Short Circuit) ou Dennis Hopper, les éternels méchants militaires ainsi que les fameux éclairs électriques bleutés typiques de la période (les mêmes que dans Retour vers le futur ou Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin) et vous obtenez le parfait mélange du petit film convivial qu’il faisait bon aller voir le samedi après-midi avec ses amis et du pop-corn. Mais si Hollywood sait souvent comment mettre le couvert et croit toujours détenir la recette idéale d’un succès, il arrive que le hasard mette son petit grain de sel et fasse capoter les plans qui paraissent les plus ingénieux.

MY BOX-OFFICE FAILURE PROJECT

Sorti le 9 août 1985 dans toutes les bonnes salles près de chez vous, Les Aventuriers de la 4e dimension se paye malheureusement un bide retentissant et finit sa course avec seulement un peu plus de 4 millions de dollars au compteur. Que s’est-il passé? On ne le saura probablement jamais. Mais l’on peut peut-être considérer que cet échec est dû à plusieurs facteurs: des héros pas assez charismatiques, des effets spéciaux un peu trop cheap ou des références pas assez évidentes (après tout les gamins de l’époque n’ont pas vu Christine ou Easy Rider, auxquels le film fait quelques clins d’oeil). À moins qu’un ras le bol général ait été atteint quant à l’excuse scientifique. Car à la quasi même période sortaient coup sur coup des films où les ados avaient une voiture à voyager dans le temps (Retour vers le futur), une poubelle trafiquée pour partir dans l’espace (Explorers), un ordinateur à réaliser les fantasmes (Une créature de rêve), une fusée prête à partir sur la lune sans échappatoire (Space Camp), et maintenant un appareil extra-terrestre ouvrant des portes sur d’autres dimensions. Gageons que le surplus de films similaires (mais n’ayant pas tous le même potentiel ni la même réussite) a eu raison de l’esprit trop cartésien des spectateurs de l’époque. Pourtant, plus qu’une excuse, l’élément scientifique (créé par l’homme ou récupéré depuis l’espace par n’importe quel moyen) est aussi une excellente échappatoire pour faire connaître à nos héros tous les problèmes du monde. Mais visiblement cette fois-ci cela n’a pas suffi. Bien entendu, avec le temps, le film de Betuel est tombé dans l’oubli, sans doute aussi parce qu’il lui manque cette touche d’ingéniosité supplémentaire pour le sortir de la case téléfilm du dimanche après-midi estampillé Disney Channel. Mais malgré tout, Les Aventuriers de la 4e dimension reste l'un de ces films plaisants à voir et à revoir pour tous les nostalgiques de la grande époque B movies remplis de marionnettes à petits budgets et d’effets spéciaux de transparences, et pour tous les fans de l’entertainment 80’s.

par Christophe Chenallet

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