Aime ton père
France, 2001
De Jacob Berger
Scénario : Jacob Berger
Avec : Guillaume Depardieu, Gérard Depardieu, Sylvie Testud
Durée : 1h40
Sortie : 13/11/2002
Léo Shepherd, écrivain réputé vivant dans un village de Haute-Savoie, reçoit le Prix Nobel de Littérature. Il décide de faire le voyage en moto jusqu'en Suède, où il sera distingué. Son fils, avec lequel il s'est brouillé, décide d'en profiter pour renouer des liens.
REVEILLE PAS PAPA
A première vue, on pouvait redouter une psychothérapie en public de la famille Depardieu: Léo (Gérard) est un patriarche reconnu et adepte des trajets à moto (parfois jusqu'à l'accident), Paul (Guillaume) subit la pression d'une hérédité dure à supporter, d'autant plus dure que la présence du père demeure fantomatique. Toute ressemblance avec la réalité serait-elle fortuite? Toujours est-il que Berger dit s'être inspiré d'éléments autobiographiques plus que biographiques, et particulièrement de sa relation à son propre père, lui-même écrivain. La relation Depardieu père-fils s'efface en effet au fil du film, laissant place à celle que partage Léo et Paul. Il est ici question d'orageuses relation familiales, dépeintes âprement et permettant quelques scènes d'une cruauté pour le moins acide (la confrontation entre Léo et ses deux enfants sur le bateau).
COMMENT J'AI TUE MON PERE
Dix ans après son unique film (intitulé Los Angeles), Berger fait preuve de belles qualités cinématographiques. Aime ton père jouit en effet d'une mise en scène très soignée, et qui parvient, conjuguée à la musique de Jean-Claude Petit (Cyrano de Bergerac, entre autres), à conférer une atmosphère quasi-envoûtante à ce drame psychologique prenant la forme d'une errance glaciale. On est assez loin de réalisations platissimes des téléfilms auxquels Berger s'est collé durant la dernière décennie, de Julie Lescaut à Joséphine ange gardien, de Nestor Burma à Docteur Sylvestre. Une carte de visite qui n'engage que peu -à tort. On regrettera néanmoins une résolution difficile à arriver et un rythme moyennement maîtrisé qui laissent assez de place pour les somnolences. Aime ton père est certes un drame neigeux imparfait, mais qui distille assez de mystère pour intéresser.