Renée Zellweger

Blonde ou brune, mince ou ronde, Renée Zellweger joue avec son apparence comme avec ses rôles, mais son visage si particulier se balade de plus en plus haut sur les affiches, que ce soit celles des films indépendants comme des grosses productions hollywoodiennes.

AND THE AUDIENCE LOVES ME…

Ces traits si singuliers (joues gourmandes et yeux plissés), elle les tient de sa mère, une Norvégienne d'origine Sami (proches des Lapons). Ce nom peu facile à prononcer, c'est de son père, Suisse, qu'elle l'a hérité. Mais Renée est en fait une bonne petite Texane, ses parents, qui fuyaient l'Europe de la Seconde Guerre Mondiale, s'étant rencontrés sur le bateau les emmenant en Amérique. Malgré cette histoire familiale pour le moins romanesque, la blondinette suivra le parcours classique des actrices américaines: pom-pom girl, cours de théâtre au lycée, boulot de serveuse (dans un club de strip-tease!)… Mais toujours avec la tête sur les épaules : elle ne quittera pas le Texas avant plusieurs films, passant des castings à Houston. Elle figurera ainsi aux génériques de Génération 90 de Ben Stiller, Empire Records ou encore de Massacre à la tronçonneuse, la nouvelle génération, avec Matthew McConaughey (avec qui elle avait déjà joué dans Génération rebelle, véritable nid de futures stars). Ce n'est qu'après les bonnes critiques reçues pour son rôle dans Love and a .45 qu'elle s'installera à Los Angeles. Mais elle ne sera révélée qu'en 1996, quand Cameron Crowe la découvre dans The Whole Wide World et décide d'en faire sa Dorothy Boyd dans Jerry Maguire. Elle dame ainsi le pion à Cameron Diaz, Bridget Fonda, Winona Ryder et Marisa Tomei. Assurant aux côtés de Tom Cruise, sa carrière passe à la vitesse supérieure.

… AND I LOVE THEM

Après sa prestation remarquée, à la fois par la critique et le public, dans Jerry Maguire, elle côtoiera Meryl Streep dans le drame Contre-jour puis sera la fiancée de Chris O'Donnell dans la comédie romantique Le Célibataire. Mais c'est en 2000 qu'elle s'affirme : Fous d'Irène, des frères Farrelly, révèle le véritable talent comique de l'actrice. De plus, elle y rencontrera Jim Carrey, qui partagera un temps sa vie. La même année, elle est aussi récompensée pour Nurse Betty, de Neil LaBute, dans lequel elle tient, à merveille, le rôle principal. Le film concourt dans les circuits indépendants mais bénéficie d'un casting confirmé (Greg Kinnear, Morgan Freeman, Chris Rock, Aaron Eckhart…) et remporte de nombreux prix, ainsi que l'adhésion du public. Ayant porté ce film avec succès sur ses épaules, elle convaincra, malgré qu'elle ne soit pas Anglaise, les producteurs du Journal de Bridget Jones d'interpréter la figure de proue des jeunes femmes du XXIe siècle. Pour cela, elle apprend à troquer son accent texan contre l'accent anglais et n'hésite pas à s'empiffrer pour ajouter à sa fine silhouette une bonne douzaine de kilos. Malgré l'adaptation pour le moins décevante du best-seller, sa prestation est unanimement saluée et elle récolte une première nomination aux Oscars. Un régime draconien plus tard, Renée avait retrouvé une ligne plus que mince et se lança cette fois dans un entraînement intensif, pendant près d'un an, de chant et de danse : elle sera une Roxie Hart tout à fait honorable dans Chicago, qui lui vaut une seconde nomination aux Oscars. Incontournable, elle enchaîne les tournages : Bye bye love, une comédie romantique très stylisée et fort sympathique, Retour à Cold Mountain, machine à Oscars où elle ne laisse pas Nicole Kidman lui faire de l'ombre, puis une voix aquatique dans le médiocre film d'animation Gang de requins, avant de se remettre au régime frites-pizzas pour le deuxième volet des aventures de notre Anglaise préférée : Bridget Jones: L'Age de raison. Toujours là où on ne l'attend pas, après le monde de la boxe dans De l'ombre à la lumière, elle s'est attaquée à la littérature enfantine en interprétant la célèbre auteure anglaise Beatrix Potter et au film d'animation de nouveau avec Bee Movie; à présent, elle tâte du foot américain version années 30 dans Jeux de dupes, le nouveau film de George Clooney..

par Marlène Weil-Masson