Stranger than Paradise
De Jarmusch Jim
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h24
Sortie : 06/05/2008
Eva, seize ans, quitte la Hongie et retrouve son cousin Willie, installé depuis 10 ans aux Etats-Unis. Inadapté à cette terre de désillusions, ils partent de Miami découvrir le paradis de la Floride, royaume du jeu et dernier espoir d'un exil douloureux.
PARADIS RETROUVE
Caméra d'or au Festival de Cannes en 1984, Stranger Than Paradise n'a rien perdu de sa beauté revêche. En 1984, l'errance, le spleen et le déracinement, le sentiment d'étrangeté face à un monde arctique et indifférent sont déjà présents dans l'écriture de Jarmusch. Au son des feulements de Screamin' Jay Hawkins, Eva la cousine polonaise découvre une Amérique marginale, silencieuse et désertée, un point de rendez-vous vague planté au milieu de nulle part. De passage chez son cousin Willie puis chez Tante Lotte, l'adolescente s'ennuie. Décidée à vivre par elle-même, sans la sollicitude forcée de Willie, elle avance à son rythme, ne craint pas de se perdre à Cleveland ou à Miami dans un paradis illusoire. Comme tous les héros de Jarmusch, c'est une passante, une voyageuse en transit, une simple passagère posée sur la banquette arrière d'une voiture cabossée ("Maintenant nous avons vraiment des gueules de touristes"). Le trajet est incertain, l'horizon bouché (très vite, Eva tourne en rond dans une chambre d'hôtel, pendant que Willie et Eddie courent après leurs rêves de prospérité). Mais une fois encore, Eva s'échappe et prend un chemin de traverse. Sur le point de retourner à Budapest, elle choisit in extremis de rester. Ironie du sort: parti à la poursuite d'Eva, Willie l'immigré si soucieux de son image et de sa parfaite assimilation de la culture américaine, embarque à bord de l'avion qui l'emmènera à Budapest, la ville natale qu'il ne voulait plus voir. Les films de Jarmusch sont ainsi: ni départ ni arrivée, ni début ni fin, il n'y a que des rencontres hasardeuses, des liens qui se nouent et se dénouent au gré du temps, de la magie de l'instant.
Bonus
Les bonus sont modestes (filmographie, bande-annonce et galerie photos). Le document le plus intéressant est anecdotique: un court making-of de l'époque réalisé par Tom Jarmusch, et dont il ne reste que des images muettes filmées en Super 8.