Solaris
De Soderbergh Steven
Éditeur : MK2 Editions
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 25/05/2005
Un scientifique est envoyé sur la station orbitale de la planète Solaris, suite à une succession de phénomènes et d’apparitions étranges. Sur place, il découvre la présence de personnes étrangères à l’équipe d’astronautes.
IL ETAIT UNE FOIS L’ESPACE
Entre le roman surestimé de Stanislaw Lem et le film mélancolique sous-estimé de Steven Soderbergh, il y a bien entendu l’œuvre sans doute la plus connue du plus grand cinéaste russe de tous les temps, cette incroyable ode à la nature, ce portrait de la folie de l’Homme finalement similaire à celui érigé par Kubrick quatre ans plus tôt. Incroyable fourmillement de questions essentielles, Solaris exprime le doute du cinéaste face à l'Homme et la conscience humaine qui, selon ses propres termes, «rencontrent dans l’espace des phénomènes inconnus. Mais quelle est la mesure de la morale pour définir le visage humain dans ce nouveau système de coordonnées ? Comment rester un homme dans une situation inhumaine?» Solaris, c’est avant tout un voyage à travers l’âme humaine et principalement celle de l’astronaute Kevin, un voyage constitué de blocs de temps, comme toujours chez le cinéaste au montage et au système opposés à ceux d’Eisenstein. Un voyage qui commence près d’une maison de bois, au milieu des éléments naturels d’un jardin classique en bordure d’étang, et se poursuit par deux plans séquences fabuleux et intimistes. Car Tarkovski, bien qu’utilisant consciemment les préceptes du cinéma de science-fiction, le transcende totalement en l’associant à cette quête intérieure et secrète, une quête qui d’intersidérale, se transforme progressivement en recherche naturelle et intime sur l’âme humaine. Antoine de Baecque expliquait dans on essai consacré au cinéaste que «l’univers intérieur [de Solaris] inonde le cosmos, l’infiniment intime s’arroge le privilège de se déverser et de combler l’infiniment grand. La quête n’a que cet objet: révéler la richesse, la fécondité de la causa mentale». Pour ses raisons, l’œuvre de Tarkovski figure en bonne place parmi les meilleurs films de science-fiction de tous les temps, aux côtés de 2001, L’Odyssée de l’espace et de... Stalker.
Bonus
Tout d’abord, il convient de saluer l’initiative de Mk2 de ressortir dans des éditions digne de ce nom cinq des chefs d’œuvre du maître. Celle de Solaris ne démérite pas et enterre logiquement celle proposée par Films Sans Frontières i
En savoir plus
Interactivité :
Tout d’abord, il convient de saluer l’initiative de Mk2 de ressortir dans des éditions digne de ce nom cinq des chefs d’œuvre du maître. Celle de Solaris ne démérite pas et enterre logiquement celle proposée par Films Sans Frontières il y a quelques mois. Première constatation, l’image sublime malgré quelques légers tremblements dans les premières minutes. Un rendu des couleurs absolument parfait (chose peu évident chez un cinéaste soi-disant aussi terne que Tarkovski), une belle clarté dans les scènes de noir et blanc, ajoutés à une piste sonore aussi travaillée que contrastée.
L’édition propose:
Assez anecdotiques, les biographies (écrites et un peu courtes) du réalisateur et de l’auteur du roman original (Stanislaw Lem), ainsi que les filmographies du scénariste et du directeur de la photographie.
Andrei Tarkovski raconté par sa sœur: Déjà beaucoup plus intéressant, un entretien de deux minutes avec la sœur du cinéaste qui revient pour l’occasion sur le professionnalisme, l’intelligence, de son frère, ainsi que sur sa façon de jouer avec la censure soviétique de l’époque. Une interview de l’actrice Natalya Bondarchuk est également proposée, l’occasion pour elle de revenir sur les conditions de tournage imposées par le cinéaste.
Deux galeries photos viennent compléter l’édition.